Baisse drastique des subventions culturelles par la région Auvergne-Rhône-Alpes

Les montants sont importants : une baisse de 500 000 euros à l’Opéra de Lyon, l’arrêt total de la subvention à la Villa Gillet (un centre à Lyon dédié principalement à la littérature contemporaine), une baisse de 30% pour le Théâtre national Populaire de Villeurbanne.... Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a décidé de couper les vannes à un grand nombre d’institutions culturelles.

Il y a déjà un contexte politique : les institutions ciblées sont situées dans des villes, comme Lyon, Villeurbanne ou Grenoble, qui ne sont pas de la même couleur politique que la région Auvergne-Rhône-Alpes. Laurent Wauquiez est, rappelons-le, une figure de la droite dure. Son credo est de favoriser les territoires ruraux et non les villes, avec des arrière-pensées politiques. Enfin, il lui faut de l’argent pour lancer ses grands projets, comme le musée de la Civilisation gauloise, dans le Puy de Dôme, ou la réhabilitation du Château de Saint-Exupéry, dans l’Ain. C’est pour cette raison que ses équipes précisent que le budget culture de la région est maintenu, restant à 62 millions d’euros. Il est juste réorienté. Sans aucune concertation.

Double coup dur

Le coup est d’autant plus dur pour les acteurs culturels lyonnais qu’ils ont déjà dû affronter des baisses de la ville… Le cas de l’Opéra de Lyon l’illustre parfaitement : l’institution a déjà du faire face à une baisse de 500 000 euros de la ville, avec l’arrivée du maire écologiste Grégory Doucet. Il entend lui mettre davantage de moyens dans les petites associations, au détriment donc des grands équipements. Mais ces baisses ne sont pas identiques ; la Ville de Lyon a baissé de 500 000 euros sur un montant total de subvention de 18 millions d’euros, alors que la Région-Auvergne-Rhône Alpes a supprimé la même somme mais sur un montant total de subvention de 2,8 millions d’euros. Mais une chose est sûre : le financement de la culture par les collectivités territoriales traverse aujourd’hui une période de hautes turbulences, et pas seulement en Auvergne-Rhône Alpes. Le ou la nouvelle ministre de la Culture devra donc réussir à recréer d’urgence ce lien entre l’Etat et les collectivités, au risque sinon de fragiliser tout l’écosystème des politiques culturelles.