Ukraine : la destruction d’un immense patrimoine culturel, une dimension symbolique forte

Le bombardement du théâtre de Marioupol
Le bombardement du théâtre de Marioupol ©AFP - Anadolu Agency
Le bombardement du théâtre de Marioupol ©AFP - Anadolu Agency
Le bombardement du théâtre de Marioupol ©AFP - Anadolu Agency
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C'est un autre aspect de la guerre en Ukraine, outre les milliers de morts, il y a aussi la destruction de nombreux bâtiments culturels...

Ces derniers jours, l’armée russe a visé un musée d’histoire et d’art local à Ivankiv, un opéra à Kharkiv ou encore, plus récemment, un théâtre à Marioupol sous lequel se trouvait un abri antiaérien avec à l’intérieur plus d’un millier de personnes, qui sont toujours en train d’être évacués. Selon l’Ukraine, ces bâtiments culturels ont été bombardés alors qu’il n’y avait aucune cible militaire à proximité.

Pourquoi la Russie vise-t-elle ces lieux patrimoniaux ?

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Ces édifices ont une dimension symbolique très forte. En les détruisant, c’est une manière d’affecter directement le moral de la population. Mais il y a aussi un aspect plus idéologique. La Russie vise ce qui a trait à la culture ukrainienne, comme le musée d’art local, qui possédait de très riches collections d’art ukrainien. Autre exemple : l’armée russe a ciblé la Cathédrale de l’Assomption de Kharkiv, qui est une église catholique rattachée à Rome, et non pas orthodoxe. La Russie veut affirmer son identité culturelle et religieuse. Et il faut se souvenir de ce qui s’est passé lors de l’annexion de la Crimée en 2014 : le lieu de résidence des empereurs tatars avait été détruit, et des nouvelles sculptures avaient été construites, en hommage notamment à Catherine II de Russie.

Comment protéger ces lieux de patrimoine ?

La population ukrainienne se mobilise, par exemple à Lviv où des volontaires mettent à l’abri des œuvres d’art dans différents endroits de la ville. Les églises sont aussi protégées. Un travail colossal accompli par les habitants, qui veulent sauvegarder leur culture. La communauté internationale a réagi, avec une déclaration commune des ministres de la culture de l’Union européenne, appelant à préserver le patrimoine. Le ministre italien, Dario Franceschini, a indiqué que l’Italie, pays de naissance de l’opéra, était prête à reconstruire le théâtre de Marioupol. Mais surtout, les regards convergent vers l’Unesco, l’agence des Nations Unis en charge de l’éducation et de la culture. L’Ukraine compte sept sites inscrits au patrimoine mondial de l’humanité. L’agence a déjà annoncé par la voix de sa directrice, la française Audrey Azoulay, un marquage des sites afin de rappeler leur statut spécial de zones protégées en vertu du droit international. Reste à voir jusqu’où pourra aller l’Unesco, dont le plus grand financeur est aujourd’hui la Chine, depuis le retrait des Etats-Unis de l’organisation onusienne.

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