Le Festival de Cannes vient de se clôturer ce week-end. Mais malgré une éblouissante 75e édition, cela suffira-t-il à sortir le cinéma de la crise dont laquelle il est empêtré depuis le début de la pandémie ?
Samedi soir a été dévoilé le palmarès du Festival de Cannes. La Palme d’or a été attribuée à « Sans filtre » de Ruben Ostlund. Mais au-delà de la Croisette, les professionnels s’inquiètent eux de la fréquentation des salles de cinéma. Les chiffres ne sont pas bons…
C’est le moins que l’on puisse dire : la baisse de fréquentation est d’environ 35% comparé à 2019, à la période pré-covid. Alors même que désormais il n’y a plus aucune règle sanitaire dans les salles : pas de distanciation, pas de port du masque obligatoire. Et cette baisse est tout particulièrement importante pour les films d’auteur, encore plus impactés que les blockbusters américains.
Comment expliquer une telle chute ?
Le CNC a sorti pendant le festival de Cannes une étude très intéressante, demandant à un panel de français pourquoi ils ne vont plus dans les salles de cinéma. La première raison, c’est la perte d’habitude, liée justement à la crise sanitaire, qui a vu les salles restées fermées pendant près d’un an. La deuxième raison, ce sont les tarifs des billets de cinéma, jugés trop chers. Une donnée à prendre en compte dans un contexte d’inquiétude sur l’inflation et le pouvoir d’achat. Et enfin, la troisième raison très proche c’est l’envie de regarder les films sur les autres supports et en particulier les plateformes. Au début de la pandémie, les abonnements sur Netflix ont connu une hausse spectaculaire, même si désormais ils sont en baisse. La plateforme américaine réfléchit d’ailleurs déjà à de nouveaux modèles d’abonnements, moins chers, mais avec publicité.
Une baisse de fréquentation qui va impacter tout le modèle économique du cinéma ?
C’est un effet en cascade que les professionnels s’apprêtent à vivre. Il y a une taxe qui est prélevée sur chaque billet de cinéma, et qui vient abonder un fonds géré par le CNC pour financer justement la production de films. Mais avec beaucoup moins d’entrées, ce fonds va être drastiquement réduit. Il faut donc s’attendre à des conséquences sur le nombre de films produits, sur leur budget, sur la distribution aussi.
L’inquiétude est aussi très forte dans le spectacle vivant, même si la concurrence des plateformes n’est pas la même bien sûr. Mais les professionnels constatent des réservations de plus en plus à la dernière minute et qui se font principalement sur les artistes les plus connus. Un phénomène classique : dans une crise, on s’attache aux valeurs refuges.
On observe aussi que les Français retrouvent aujourd’hui davantage l’expérience de convivialité dans les restaurants que dans les salles de spectacle. Mais une chose est sûre : cet enjeu de la fréquentation est l’une des priorités de la nouvelle ministre de la culture, Rima Abdul Malak, qui devra trouver des mécanismes pour inciter encore plus les françaises et français à retrouver le chemin des lieux de culture.
Programmation musicale
- 07h51
Girl : Girl variation #2 Valentin Hadjadj (Compositeur)Girl : Girl variation #2Album BOF / Girl (2018)Label Universal
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