Un rapport de la Cour des Comptes accable la Spedidam

Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des Comptes. Dans son dernier rapport, elle étrille La Spedidam
Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des Comptes. Dans son dernier rapport, elle étrille La Spedidam ©AFP - Stéphane de Sakutin
Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des Comptes. Dans son dernier rapport, elle étrille La Spedidam ©AFP - Stéphane de Sakutin
Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des Comptes. Dans son dernier rapport, elle étrille La Spedidam ©AFP - Stéphane de Sakutin
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Antoine Pecqueur revient ce matin sur le rapport de la Cour des comptes extrêmement sévère à l’égard de la Spedidam. Entre conflits d'intérêts et gestion archaïque, que dénonce précisément ce rapport ?

La Spedidam est une société de droits des artistes interprètes. Son travail peut s’apparenter à ce que fait la Sacem pour les compositeurs. C’est-à-dire récolter les droits et les partager aux musiciens. A noter que pour les interprètes, il y a aussi l’Adami qui s’occupe généralement des solistes, des concertistes ; tandis que la Spedidam est dédiée aux musiciens d’orchestres, d’ensembles.

La Spedidam n’arrive pas à faire correctement sa mission même, c’est-à-dire la répartition des droits des interprètes. Rappelons que la Spedidam perçoit annuellement environ 56 millions d’euros. Le constat est grave : beaucoup de musiciens ne touchent pas ce qu’il leur est dû. La faute notamment à une gestion archaïque ; pour s’en rendre compte, il suffit de voir les feuilles de papier que les musiciens doivent signer pour prouver qu’ils participent à un concert enregistré pour le disque ou pour la radio.
Il est peu de dire qu’une numérisation du processus faciliterait les choses. Mais ce n’est pas tout. La Spedidam, comme toute société de droits, a une division culturelle ; une partie de ses fonds servent à financer des manifestations culturelles, et en particulier des festivals. Or là, le rapport pointe de multiples conflits d’intérêts ; des dirigeants de la Spedidam utilise cette manne pour financer leurs propres festivals.

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Le rapport s’est aussi penché sur le fonctionnement de l’Adami et ne trouve pratiquement rien à redire à son fonctionnement. Or depuis un certain temps, il y a le projet de fusionner les deux structures, Adami et Spedidam ; peut-être serait-ce une bonne manière de gagner en efficacité et en transparence ?
Mais avant cette étape, il y en a une qui va arriver bien plus vite : la mise en place des recommandations du rapport, notamment une simplification des règles de répartition, la création d’un conseil de déontologie. La Cour des comptes demande à ce que ces modifications soient faites des l’automne prochain. Mais la balle est aussi dans le camp de la justice : le rapport a été transmis au procureur de la République.

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