Applaudir à l'opéra : où, quand, comment ?

Quand faut-il applaudir à l'opéra ? Réponse avec Christian Merlin
Quand faut-il applaudir à l'opéra ? Réponse avec Christian Merlin ©Getty - Izusek
Quand faut-il applaudir à l'opéra ? Réponse avec Christian Merlin ©Getty - Izusek
Quand faut-il applaudir à l'opéra ? Réponse avec Christian Merlin ©Getty - Izusek
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C'est un débat qui fait rage dans le milieu de la musique classique et peut être plus encore à l'opéra ! Ce matin, Christian Merlin se demande où en sont les usages des applaudissements à l'opéra : applaudir ou pas, telle est la question...

Applaudir ou pas à l’opéra, question existentielle ! Dans Puccini, le match semble plié. Le compositeur a retenu la leçon de Wagner déjà assimilée par Verdi : dans une recherche d’intégration toujours plus grande entre musique et drame, et de continuité de l’action, il a mis en musique des actes entiers en continu, sans prévoir de morceaux séparés.
Ainsi, on ne devrait pas pouvoir applaudir après un air car l’orchestre enchaîne aussitôt. C’est ce qui s’est passé dans Turandot à l’Opéra Bastille, où les quelques tentatives d’applaudir après les « tubes » de la partition ont été refoidies par le chef Gustavo Dudamel qui a logiquement continué à diriger. Mais quelques semaines auparavant on avait fait l’expérience inverse à Munich où Daniel Oren, chef de tradition italienne à l’ancienne, arrêtait l’orchestre d’un geste impérieux après chaque grand air de Tosca, afin de donner le signal des applaudissements. Comme en récital. Au risque de trahir la logique musicale savamment composée par Puccini.

Il y a plus longtemps encore existait en Italie la tradition des bis. Aujourd’hui beaucoup moins fréquente (sauf à Vienne ou dans les pays latins), elle pouvait conduire à des situations abracadabrantes comme dans cet incroyable document enregistré à Parme en 1967 :

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Fort de ses succès américains, le grand ténor Franco Corelli donne Tosca à Parme. A la fin de son air E lucevan le stelle, où il multiplie points d’orgue et coups de glotte, le public exulte et réclame un bis, or le chef finit par enchaîner et l’on entend l’orchestre tenter péniblement de se faire entendre alors que la salle tente de le couvrir par ses réclamations… Une époque où le spectacle était dans la salle au moins autant que sur scène.

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