La musique classique à Marseille : un état des lieux

Façade de l'Opéra municipal de Marseille
Façade de l'Opéra municipal de Marseille - tourisme-marseille.com
Façade de l'Opéra municipal de Marseille - tourisme-marseille.com
Façade de l'Opéra municipal de Marseille - tourisme-marseille.com
Publicité

A l'occasion de notre émission spéciale en direct de la cité phocéenne, Christian Merlin se demande si la deuxième ville de France a la vie musicale qu'elle mérite, et s'intéresse en particulier à ses deux grandes institutions musicales : l’Orchestre philharmonique et l’Opéra de Marseille.

Force est de constater qu’en termes de rayonnement symphonique et lyrique Marseille n’est pas au niveau de Lyon Toulouse ou Strasbourg et ce n’est pas normal. Marseille a une tradition orchestrale bien plus récente que sa tradition lyrique. L’orchestre de Marseille est issu de la dissolution de celui de l’ORTF local en 1965, occasion de rappeler qu’à l’époque Radio France avait non seulement 4 orchestres à Paris mais un orchestre dans chaque grande ville de France. C’est devenu un orchestre d’opéra, et un orchestre philharmonique (sans salle !) seulement au début des années 80 : c’est un peu un oublié de la réforme Landowski. Le drame, c’est que la musique n’a vraiment pas été une priorité des dernières municipalités. Raison de plus pour souligner le véritable sacerdoce de Maurice Xiberras, directeur de l’Opéra, pour proposer une programmation de qualité malgré les faibles moyens qu’on lui donne, et aussi son excellente idée de faire venir le chef Lawrence Foster, un vrai professionnel de la baguette qui a fait faire des progrès spectaculaires à un orchestre autrefois quelque peu laxiste… Et malgré ces efforts surhumains l’Opéra et l’orchestre de Marseille n’ont pas le rayonnement qu’ils devraient avoir et on les sent toujours obligés de lutter pour justifier leur existence.

C’est d’abord une question de volonté politique, et cela suppose d’avoir des élus qui soient convaincus qu’un théâtre lyrique, un orchestre symphonique et un chœur contribuent au moins autant à la notoriété d’une ville et à son ancrage citoyen qu’une équipe de foot, et qu’il faut y mettre de vrais moyens. Et plus concrètement se pose une question de statut. L’Opéra de Marseille est encore une régie municipale directe, statut complètement obsolète et qui est un frein à l’ambition artistique. Là aussi il y a des décisions à prendre, elles relèvent du politique, l’occasion de rappeler qu’il y a dans les opéras et orchestres français une forêt vierge de statuts différents, régie directe, régie personnalisée, association loi 1901, établissement public. Il serait grand temps d’y mettre enfin de l’ordre, tout le monde aurait à y gagner.

Publicité

L'équipe