Guillaume Tion a assisté à la représentation de Bach the Minimalist aux Bouffes du Nord à Paris donné le 11 novembre dernier.
En ce 11 novembre, jour férié, week-end sinistré, Guillaume Tion était bien content de trouver au Théâtre des Bouffes du Nord une proposition musicale alléchante : Bach the Minimalist, montée par la compagnie la Tempête
Alors qui dit Tempête, dit Sonate n°17 de Beethoven, certes, mais dit aussi formation chorale et musicale de Simon-Pierre Bestion. Cette compagnie, fondée en 2015 cherche toujours une certaine collision entre différentes formes artistiques. Ici, c’est la musique et la performance visuelle, les différents pupitres étant masqués par des paravents qui deviennent les écrins d’un mapping vidéo.
On y voit passer une multitudes de formes qui viennent agrémenter le programme.
L’idée de ce programme est simple. Bach the Minimalist, nouvelle collision : faire se rencontrer des oeuvres de Bach et de compositeurs minimalistes, donc contemporains. Le cantor de Leipzig côtoie ainsi Steve Reich ou Henryk Gorecki, Knut Knystedt, le Français Jehan Alain ou l’Américain John Adams…
Le mariage est réussi ! Même en concubinage notoire ce serait parfait. Nous entendons des rapprochements dans tous les sens. Que ce soit sur le plan des développements thématiques, mais aussi sur les masses orchestrales, voire les attaques en soutien.
De plus, Bach et les minimalistes sont fondus dans une unique couleur interprétative et baignent dans le même instrumentarium des 19 musiciens de La Tempête, dominé par le clavecin de Louis-Noël Bestion de Camboulas, le frère du chef d’orchestre.
Mais il y a plus ! Toutes ces oeuvres appartiennent aussi au même système harmonique, les minimalistes, au détriment des sériels, n’ayant jamais vraiment quitté le giron de la tonalité.
Ceci nous pousse évidemment à nous interroger sur la continuité de la tonalité dans l’histoire de la musique mais surtout sur l’amour.
En effet, ce sont les mêmes instruments et le même système. Toutefois, ce n’est pas le plus important. Lorsque l'on entend ce programme, on se rend compte que la façon d’envisager certains fermatas, la volonté de faire résonner certains bourdons ou de privilégier pendant quelques mesures des voies surprenantes, tout cela traverse les époques et ne se relie qu’à l’amour des compositeurs de faire vibrer leur auditoire et de servir au public une expressivité à même de les combler.
Chez Bach comme chez les minimalistes, on entend de la drague et du plaisir.
Distribution :
Jemma Woolmore, performance mapping video live
Louis-Noël Bestion de Camboulas, clavecin
19 musiciens de la Compagnie La Tempête
L'équipe
- Production