La reprise des opéras

C'est la rentrée pour le Grand Théâtre de Genève
C'est la rentrée pour le Grand Théâtre de Genève
C'est la rentrée pour le Grand Théâtre de Genève
C'est la rentrée pour le Grand Théâtre de Genève
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La saison lyrique peut à son tour faire sa rentrée, avec toutes les précautions et mesures sanitaires nécessaires. C'est d'abord en Suisse au Grand Théâtre de Genève d'ouvrir le bal avec La Cenerentola de Rossini puis à Bruxelles à La Monnaie avec "Is this the end?".

Ce week-end, le lyrique redémarre. Pas en France, où il faudra attendre la fin de la semaine prochaine mais en Suisse, au Grand Théâtre de Genève, qui ouvre sa saison lundi avec une Cenerentola dégoulinante de rose, montée l’an dernier aux Pays-Bas et mise en scène par Laurent Pelly. On se demande parfois ce que ferait l’opéra sans Laurent Pelly...

Comment rendre covido-compatible une production à grand spectacle datant de l’époque où nous marchions tous sans masques, gants, visières, gels, combinaisons et boucliers, dans l’insouciance de l’été de notre existence ? 

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Nous avons demandé à un insider qui travaille sur cette production de nous raconter ce qu’il a vu. “Tout d’abord il faut savoir que, contrairement en France, les Suisses ont pour principe d’autonomiser les gens. Ici, personne ne va se placer à moins d’un mètre de son voisin, et tout le monde porte son masque dès qu’il sort de scène.
Il rajoute : “Les solistes sont isolés, comme dans une bulle, ultra protégés. Ils ne restent qu’entre eux, ne sont pas malades et ne doivent d’ailleurs pas tomber malade. On prend leur température régulièrement et ils sont testés. Sur scène, ils peuvent être proches, puisqu’ils ne sont pas malades, et évitent de s’envoyer des postillons quand ils chantent en détournant la tête.”
“Les autres chanteurs ou choristes, ainsi que les figurants, respectent les distances. C’est sur ce plan que la mise en scène évolue. Aux Pays-Bas, elle contenait pas mal de déplacements. Aujourd’hui, les mouvements sont simplifiés. Les chanteurs, quand ils se déplacent, s’avancent et reculent en restant sur une même ligne et à bonne distance. La mise en scène se rapporte davantage à un ballet de chanteurs.” 

“En coulisses et autour du plateau, tout le monde semble s’être accoutumé aux mesures sanitaires, il n’y a pas de pression, pas de crainte de tomber malade comme on a pu le vivre après le confinement.” Au niveau de la communication et des passage d’ordres dans les équipes artistiques, il n’y a aucun problème. Sauf peut-être parfois pour le chef, qui oublie d’enlever son masque quand il s’adresse aux chanteurs sur scène.” 

Voilà donc l’opéra du temps, qui aimerait tant faire exploser dans un grand éclat de rire les pétaradantes couleurs de sa liberté retrouvée mais qui se retrouve contraint à un contentement poli en s’estimant déjà heureux d’être joyeux.
Bonne chance au Grand Théâtre de Genève pour cette prise de risque.

Avant Genève, il y a Bruxelles

Comme vous l’avez appris, le chef Patrick Davin a succombé mercredi à une crise cardiaque avant une répétition de la première partie de "Is This the End ?" un opéra de Jean-Luc Fafchamps dont il devait donner demain la création mondiale.
Passé le choc nous étions dans l’incertitude de savoir si le spectacle allait ou non être annulé. Après de longues réunions hier, les équipes ont finalement maintenu, unanimement, les deux représentations prévues ce week-end.
"Dead Little Girl", le premier volet de cette oeuvre en trois parties faisant se rencontrer cinéma et opéra, donné à huis clos, sera donc visionnable sur le site de la Monnaie de Bruxelles. Les représentations seront données en mémoire de Patrick Davin.
Opéra à retrouver samedi 12 septembre à 20h et dimanche 13 septembre à 15h pour lui rendre hommage.

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