Elektra de Richard Strauss, l’œuvre lyrique la plus violente, la plus déchaînée et la plus sombre de tout le répertoire lyrique.
Elektra, l’histoire
L’argument est tiré de la pièce éponyme de Sophocle remanié par Hugo von Hofmannsthal.
Avec son amant Egisthe, Clytemnestre a assassiné son mari Agamemnon. Leur fille Elektra dans une démence hystérique s’est plongée dans un abîme de revanche et elle attend le retour de son frère Orest - qui s’est fait passer pour mort - pour qu’il soit la main du meurtre du couple criminel.
Sa sœur Chrysothémis tente de la ramener à la raison mais cet appel se fracasse contre le mur de la folie d’Elektra. Après le double assassinat commis dans un fracas épouvantable, Elektra se lance dans une danse sauvage et sa vengeance accomplie, meurt.
L'accueil de la 1ère représentation à Dresde le 25 janvier 1909 fût plutôt tiède ! Mais depuis plus d’un siècle, Elektra constitue un jalon majeur du répertoire lyrique, marqué par les plus grands artistes. Ceux qui ont eu l’occasion d’assister à Aix en Provence en 2013 à ce qui fut la dernière et magistrale mise en scène de Patrice Chéreau gardent l’image du salut du génial réalisateur qui devait être emporté par la maladie quelques semaines plus tard.
Sous la baguette précise et inspirée de Semyon Bychkov, l’orchestre du Staatsoper de Vienne se déchaîne avec maitrise. En l’occurrence la phalange voulue par Strauss compte entre 120 et 135 musiciens plus quelques instruments rares comme le heckelphone ou le contrebasson. C’est un véritable tsunami musical qui s’abat sur vous. Il faut saluer la performance de cette mise en place puisqu’au Staatsoper de Vienne, théâtre de répertoire, il n’y a que 2 ou 3 répétitions.
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La mise en scène d'Uwe Eric Laufenberg situe l'action dans une cave à charbon et dans les toilettes d'un asile psychiatrique ! Nous sommes très loin du palais de Mycènes ! Mais cela nous permet de nous concentrer sur un quatuor vocal absolument sublime.
Dans le rôle-titre, Christine Goerke donne à son Elektra une subtilité infinie sans renoncer à son aspect grandiose mais très loin de certaines interprétations taillées à la hache. On retrouve avec bonheur l’immense Waltraud Meier, une habituée du rôle qu’on avait admiré dans la mise en scène de Chéreau ou celle de Carsen à l’ONP, qui lance des aigus qui feraient pâlir de jalousie bien des jeunettes. Simone Schneider campe une Chrysothémis fastueuse et flexible. Le court rôle d’Oreste est tenu par Michaël Volle qu’on pourrait presque jugé surcasté, mais face à un tel trio féminin, il fallait du lourd et donc la voix d’airain d’un grand baryton-basse.
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L'opéra est à écouter samedi 30 mai à 20h dans le cadre de la soirée opéra présentée par Judith Chaine
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