Ernani de Giuseppe Verdi

Giuseppe Verdi
Giuseppe Verdi ©Getty - Time Life Pictures/Mansell/The LIFE Picture Collection
Giuseppe Verdi ©Getty - Time Life Pictures/Mansell/The LIFE Picture Collection
Giuseppe Verdi ©Getty - Time Life Pictures/Mansell/The LIFE Picture Collection
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Cet opéra, créé le 8 mars 1844 à la Fenice de Venise est le 5ème des opéras du maestro. Il marque une triple rupture pour notre compositeur, d’abord de lieu puisque ses quatre premières compositions furent données à la Scala de Milan et il démarre une collaboration vénitienne qui continuera avec Rigoletto ou La Traviata. Ensuite, rupture sur le sujet et les thèmes, Verdi veut un livret grandiose et passionné. 

Il assure : « Il faut qu’on y trouve beaucoup de feu, énormément d’action et de la concision ». Enfin, il entame une méthode de travail qui sera sa signature sa vie durant, une conception totalement autocratique de la représentation de ses œuvres, il veut avoir la main sur tout et cela lui vaudra une sérieuse et méritée réputation de quasi-dictateur.

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Quand il reçoit la commande de la Fenice pour la saison du Carnaval-Carême, il hésite entre plusieurs œuvres, envisage un roi Lear dont le personnage le poursuivra sa vie durant sans se concrétiser, enjoint à son librettiste l’encore inconnu Francesco Maria Piave de s’atteler à un Cromwell. 

Et puis décidément, ce sera Ernani, d’après le chef d’œuvre magistral de Victor Hugo, titre écrit à l’italienne, c’est-à-dire sans H. Quant à Piave, furieux d’avoir travaillé pour rien, il refilera son Cromwell à Pacini.

On comprend aisément pourquoi Verdi est emballé par cette œuvre qui correspond parfaitement aux critères qu’il s’est fixés en ce début de sa trentaine. Il adore également l’idée qu’elle a fait lors de sa création l’objet d’un véritable scandale, la fameuse bataille d’Hernani lors de sa création en 1830 au Théâtre Français et qui vit s’étriper tous les beaux esprits du temps. 

Bien évidemment, Piave, pour répondre à l’exigence de concision et de mouvement, se livra à un travail massif d’écrêtage et la fameuse méditation de Carlos sur le pouvoir qui fait 160 vers dans la pièce hugolienne est réduite à 14 vers, récitatif et air compris. Quant au profil psychologique des personnages, il est taillé à la serpe. Mais peu importe, il faut que tout cela colle à la musique et c’est de ce point de vue une réussite. 

Vous connaissez le scénario par cœur. Ici Dona Sol est désormais dénommée Elvira et elle est entourée par le trio des trois hommes qui la désirent, celui qu’elle aime Don Juan d’Aragon, devenu le bandit Ernani, son vieil oncle vieux libidineux Silva qui veut l’épouser et le roi d’Espagne Carlos. 

Les trois hommes, pour tenter de conquérir la belle, vont s’affronter, lier des alliances improbables, passer des pactes absurdes qui amèneront à l’issue fatale, le suicide des deux amants. L’intérêt de ce trio improbable est de parfaitement typer les trois tessitures verdiennes, Ernani, le ténor vaillant avec ses cabalettes en morceaux de bravoure, Carlos avec le velours charnel du baryton verdien et la basse noble qu’exige le rôle de Silva.

La première représentation le 8 mars 1844 fut un triomphe qui se poursuivit les années suivantes : Ernani fut joué dans 32 théâtres en 1844 et 60 en 1845 !

Extrait  Verdi, Ernani, "Tutto sprezzo che"  (Acte 1, scène 2)

Samedi à l'opéra

Programmation musicale

  • 08h52
    Petrouchka : 2ème tableau : Chez Petrouchka
    Petrouchka : 2ème tableau : Chez Petrouchka
    Igor Stravinsky (Compositeur)
    Petrouchka : 2ème tableau : Chez Petrouchka

    Francois Xavier Roth (Chef d'orchestre), Orchestre Les Siecles

    Album Igor Stravinsky : Le sacre du printemps et Petrouchka (2014)
    Label MUSICALES ACTES SUD (ASM 15)

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