Jules César de G. F. Haendel

Portrait of German composer George Frideric Handel 1685-1759, detail, attributed to German painter Balthasar Denners 1685-1749. 1727. Civico Museo Bibliografico Musicale, Bologna Italy.
Portrait of German composer George Frideric Handel 1685-1759, detail, attributed to German painter Balthasar Denners 1685-1749. 1727. Civico Museo Bibliografico Musicale, Bologna Italy.  ©Getty - Leemage/UIG
Portrait of German composer George Frideric Handel 1685-1759, detail, attributed to German painter Balthasar Denners 1685-1749. 1727. Civico Museo Bibliografico Musicale, Bologna Italy. ©Getty - Leemage/UIG
Portrait of German composer George Frideric Handel 1685-1759, detail, attributed to German painter Balthasar Denners 1685-1749. 1727. Civico Museo Bibliografico Musicale, Bologna Italy. ©Getty - Leemage/UIG
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Le plus célèbre opéra de George Friedrich Haendel donné au festival d'Ambronay le 28 septembre dernier avec les Talens Lyriques sous la direction de Christophe Rousset.

Haendel est alors au sommet de sa carrière quand il compose cette œuvre en 1723. Il est en train de prendre l’ascendant sur son rival Bononcini et le retour de Hambourg du roi George 1er va être l’occasion d’un triomphe de cour puisqu’à cette occasion, il crée devant toute la famille royale une partition sur le Psaume 103. Le coup de grâce va être porté à son rival le 20 février 1724 par la création de son Jules César -6ème sur 40-  pour l’Académie Royale de Musique au King’s Theatre in the Haymarket, théâtre qui existe toujours d’ailleurs. Le succès est immense d’autant que ce sont les deux plus grandes stars du genre qui se produisent, le castrat alto Senesino que Haendel a ramené à Londres à prix d’or et la soprano Francesca Cuzzoni.

Il va se passer par la suite un phénomène totalement incompréhensible. L’œuvre est jouée au King’s Théâtre jusqu’en 1732, devient l’œuvre la plus jouée en Europe jusqu’au milieu du XVIII° et, comme tombe le rideau de scène, elle va disparaître des programmes pratiquement pendant deux siècles. Jules César va tomber dans les oubliettes de l’opéra. Il va resurgir de l’enfer en 1922, ressuscité par Oskar Hagen pour le festival de Göttingen. Rendons à César ce qu’on doit à Hagen : si ce dernier va copieusement massacrer l’œuvre en transposant le rôle de castrat à un baryton-basse et en y faisant des coupes hasardeuses, cette exhumation est le début d’une reconquête non pas des Gaules, mais bien des scènes lyriques du monde entier par Jules César. Un succès jamais démenti depuis.

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Ce qui est fascinant dans cette œuvre, c’est la réflexion politique de type shakespearien qui parcourt le livret. Jules César poursuit son rival Pompée jusqu’en Egypte. Ptolémée, le roi d’Egypte, croit se faire bien voir de César en tuant Pompée. Fatale erreur ! César est furieux car il voulait se réconcilier avec Pompée et ainsi sceller une entente politique à son profit. Ptolémée devient l’objet de la vengeance de la veuve de Pompée Cornelia, de son fils Sextus, finira assassiné par ce dernier. Pendant ce temps, Cléopâtre qui a eu du nez est tombée amoureuse de César qui lui offre le trône d’Egypte et partage son triomphe. Il y a dans cette œuvre bien des choses à méditer en ces périodes préélectorales agitées...

Samedi à l'opéra

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