Une ode à la joie pour La Folle Journée de Nantes

Ludwig van Beethoven (Bonn, 1770 - Vienne, 1827)
Ludwig van Beethoven (Bonn, 1770 - Vienne, 1827) ©Getty - Getty / Photo By DEA / A. DAGLI ORTI/De Agostini via Getty Images
Ludwig van Beethoven (Bonn, 1770 - Vienne, 1827) ©Getty - Getty / Photo By DEA / A. DAGLI ORTI/De Agostini via Getty Images
Ludwig van Beethoven (Bonn, 1770 - Vienne, 1827) ©Getty - Getty / Photo By DEA / A. DAGLI ORTI/De Agostini via Getty Images
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Du 29 janvier au 02 février 2020, La Folle Journée lancera l'année anniversaire de la naissance de Ludwig Van Beethoven !

En  cette année où nous célébrons le 250ème anniversaire de Beethoven, la   Folle journée de Nantes s’est évidemment « enbeethovenisée » et l’on  s’en réjouit. Comme à son habitude, elle n’hésite pas à nous faire  découvrir des œuvres rares de ce pur génie.  

Mais Beethoven, ce sont aussi d’innombrables tubes et même les  plus allergiques à la musique classique les connaissent, les fredonnent,  la publicité s’en empare et les politiques les utilisent. C’est  l’ouverture de la Symphonie n°5 et son fameux "pom, pom, pom, pooom", qui ouvrait  les émissions de la BBC destinées à la clandestinité pendant la guerre  39-45, reprenant le signal en morse de V de la victoire. Emmanuel Macron  et François Mitterrand ont célébré leur accession au pouvoir au son de la Symphonie n°9 et de son fameux Ode à la Joie, indissolublement lié maintenant à  l’Union européenne dont il est l’hymne symbolique.

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La composition de la Symphonie n°9 occupa une place très importante  dans les dernières années de la vie du compositeur de la fin de 1822 à mai 1824, date où elle fut créée au Kärntertor de Vienne. L’émotion  était grande dans le public puisque Beethoven était assis près de la scène et battait le tempo. Le chef d’orchestre Michaël Umlauf avait enjoint ses musiciens de n’en tenir aucun compte puisque Beethoven, complétement sourd, prenait plusieurs mesures de retard sur l’exécution.  Il continuait d’ailleurs à battre la mesure alors que les  applaudissements crépitaient et la contralto Caroline Unger le fit se retourner pour qu’il puisse voir le public enthousiaste agiter des mouchoirs ou lancer des chapeaux en l’air pour qu’il puisse savourer l’ovation.  

Ludwig van Beethoven arrivait ainsi quasiment au terme d’un cheminement musical et  intellectuel pendant lequel l’œuvre de Schiller et son ode An die Freude, appel vibrant à la fraternité, l’avait séduit dès 1792. A de  nombreuses reprises, il mit en musique des vers de ce poème et les  amoureux de son unique opéra Fidelio savent que Wer ein holdes Weib errungen - celui qui a conquis une tendre compagne - est tiré  de cette ode de Schiller. 

Le succès de la Symphonie n°9 ne s’est jamais démenti et sa proclamation Alle Menschen werden Brüder, apparaissait même comme le contrepoint de  l’hyper nationalisme allemand de Richard Wagner et, comme un acte de  contrition, à la réouverture du Festival de Bayreuth le 29 juillet 1951,  Wilhelm Furtwängler dirigea la IX° à la tête de l’Orchestre du  Festival.  

Tout naturellement, les militants pro-européens songeaient depuis longtemps à en faire l’hymne de l’Union en  construction. Mais tout cela suscita toutes sortes de polémiques et de  contre-propositions. Il fallut l’anniversaire du bicentenaire de Beethoven en 1970 pour lever les dernières réticences d’abord du Conseil  de l’Europe puis en 1972 du Conseil des ministres de l’Union  européenne. Comme l’hymne ne pouvait évidemment recevoir des paroles allemandes et être aussi long que dans l’œuvre originale, on demanda à Herbert von Karajan de l’adapter. La version officielle est donc celle qu’il donna en 1972 à la tête du Philharmonique de Berlin. La durée de  l’hymne est donc précisément de 2 minutes 15 secondes reprenant une  quarantaine de mesures du quatrième mouvement, avec un tempo fortement  ralenti et une orchestration hélas simplifiée.  

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