Du 29 janvier au 02 février 2020, La Folle Journée lancera l'année anniversaire de la naissance de Ludwig Van Beethoven !
En cette année où nous célébrons le 250ème anniversaire de Beethoven, la Folle journée de Nantes s’est évidemment « enbeethovenisée » et l’on s’en réjouit. Comme à son habitude, elle n’hésite pas à nous faire découvrir des œuvres rares de ce pur génie.
Mais Beethoven, ce sont aussi d’innombrables tubes et même les plus allergiques à la musique classique les connaissent, les fredonnent, la publicité s’en empare et les politiques les utilisent. C’est l’ouverture de la Symphonie n°5 et son fameux "pom, pom, pom, pooom", qui ouvrait les émissions de la BBC destinées à la clandestinité pendant la guerre 39-45, reprenant le signal en morse de V de la victoire. Emmanuel Macron et François Mitterrand ont célébré leur accession au pouvoir au son de la Symphonie n°9 et de son fameux Ode à la Joie, indissolublement lié maintenant à l’Union européenne dont il est l’hymne symbolique.
La composition de la Symphonie n°9 occupa une place très importante dans les dernières années de la vie du compositeur de la fin de 1822 à mai 1824, date où elle fut créée au Kärntertor de Vienne. L’émotion était grande dans le public puisque Beethoven était assis près de la scène et battait le tempo. Le chef d’orchestre Michaël Umlauf avait enjoint ses musiciens de n’en tenir aucun compte puisque Beethoven, complétement sourd, prenait plusieurs mesures de retard sur l’exécution. Il continuait d’ailleurs à battre la mesure alors que les applaudissements crépitaient et la contralto Caroline Unger le fit se retourner pour qu’il puisse voir le public enthousiaste agiter des mouchoirs ou lancer des chapeaux en l’air pour qu’il puisse savourer l’ovation.
Ludwig van Beethoven arrivait ainsi quasiment au terme d’un cheminement musical et intellectuel pendant lequel l’œuvre de Schiller et son ode An die Freude, appel vibrant à la fraternité, l’avait séduit dès 1792. A de nombreuses reprises, il mit en musique des vers de ce poème et les amoureux de son unique opéra Fidelio savent que Wer ein holdes Weib errungen - celui qui a conquis une tendre compagne - est tiré de cette ode de Schiller.
Le succès de la Symphonie n°9 ne s’est jamais démenti et sa proclamation Alle Menschen werden Brüder, apparaissait même comme le contrepoint de l’hyper nationalisme allemand de Richard Wagner et, comme un acte de contrition, à la réouverture du Festival de Bayreuth le 29 juillet 1951, Wilhelm Furtwängler dirigea la IX° à la tête de l’Orchestre du Festival.
Tout naturellement, les militants pro-européens songeaient depuis longtemps à en faire l’hymne de l’Union en construction. Mais tout cela suscita toutes sortes de polémiques et de contre-propositions. Il fallut l’anniversaire du bicentenaire de Beethoven en 1970 pour lever les dernières réticences d’abord du Conseil de l’Europe puis en 1972 du Conseil des ministres de l’Union européenne. Comme l’hymne ne pouvait évidemment recevoir des paroles allemandes et être aussi long que dans l’œuvre originale, on demanda à Herbert von Karajan de l’adapter. La version officielle est donc celle qu’il donna en 1972 à la tête du Philharmonique de Berlin. La durée de l’hymne est donc précisément de 2 minutes 15 secondes reprenant une quarantaine de mesures du quatrième mouvement, avec un tempo fortement ralenti et une orchestration hélas simplifiée.
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