La Fabrique des chefs

La direction d’orchestre s’enseigne-t-elle ? La Fabrique des chefs a souligné l’importance des grands pédagogues, des relations de maître à disciple, des concours internationaux. Pourtant, nombre de grands maestros, à commencer par Pierre Boulez, sont des autodidactes revendiqués.

Le chef d’orchestre est le seul musicien qui ne produit pas le son lui-même, mais le fait faire par d’autres. Mais si certains maestros semblent nés une baguette à la main, beaucoup ont commencé par la pratique instrumentale avant de se reconvertir. La Fabrique des chefs suivra leur parcours.

Toscanini, Karajan, Kleiber : tous les grands chefs d’orchestre du XXe siècle ont fait leurs preuves dans la fosse d’opéra avant de diriger le répertoire symphonique. Le théâtre lyrique serait-il la voie royale pour les apprentis maestros ?

La direction d’orchestre ne s’apprend pas dans les écoles : à la baguette plus qu’ailleurs, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Certains programmes permettent aux jeunes chefs de faire leurs armes : le Sistema au Vénézuéla, les postes d’assistants auprès des grands orchestres, ont font partie.

On connaît le Concours Chopin de Varsovie ou le Concours Tchaikovski de Moscou pour les pianistes, on connaît moins les concours internationaux de direction d’orchestre. Ils sont pourtant un moyen privilégié pour détecter les jeunes pousses de la baguette. L’esprit de compétition est au programme !

Dans certaines familles, on est chef d’orchestre de père en fils. Une transmission qui ne se fait pas toujours dans la névrose comme entre Erich et Carlos Kleiber. La dynastie des Järvi, la tribu des Jurowski, Armin et Philippe Jordan, feront de ce troisième épisode une véritable affaire de famille.