Titulaire d'un master d'Interprétation en Musique Ancienne, Valérie Nunes-Le Page s'intéresse dans le cadre de son doctorat à l'IReMus, à la représentation du chant dans l'iconographie musicale au Moyen-Âge, sous la direction de Frédéric Billiet et Victoria Eyharabide.
Valérie Nunes-Le Page a débuté une thèse sur « La représentation du chant dans l’iconographie musicale au Moyen Âge » après avoir obtenu un Master d’Interprétation en Musique Ancienne (MIMA), option musique médiévale, auprès de Benjamin Bagby, Katarina Livljanic, Marc Mauillon et Brigitte Lesne à Sorbonne Université. Sa recherche est liée à sa pratique de chanteuse au sein d’ensembles de musique médiévale et est placée sous la co-direction de Frédéric Billiet (IReMUS - Institut de Recherche en Musicologie) et Victoria Eyharabide (STIH – Sens Texte Informatique Histoire).
Cette étude est facilitée par les nombreux travaux déjà publiés, par la numérisation systématisée des bibliothèques et l’émergence de sites affiliés ou issus d’institutions renommées proposant l’indexation et ou le recensement de collections complètes de manuscrits.
Mais à quoi ressemblait vraiment la musique au Moyen Âge ? Quelle place pour le chant, les instruments, la polyphonie ? Comment la restituer de façon authentique ? Sans transmission orale directe, et même si des ensembles sérieux s’appuient sur des traditions régionales considérées comme proches de ce qu’on pouvait entendre au Moyen Âge, rien n’est vraiment sûr ; les coutumes, les langues ont évolué, les édifices ont été modifiés au cours des siècles. Le musicien médiéviste d’aujourd’hui se trouve souvent confronté à des choix difficiles, engageant le plaisir du public, mais aussi son confort d’interprète et le souci de comprendre et respecter les textes…
Des indices de chant (bouche ouverte, entre autres) ont déjà été répertoriés, il faut en trouver d’autres, sur la disposition des chanteurs dans l’espace, sur leur nombre et leur qualité, dans de nouvelles images, dans les textes, et dans la pratique de ces musiques. Dans le même temps, il faut créer de nouveaux critères en parcourant des milliers de folios pour obtenir des résultats fiables. Or tous les manuscrits ne sont pas enluminés, et toutes les enluminures ne montrent pas de musiciens. Le champ de recherche est immense. Je fais donc appel à l’intelligence artificielle et collabore avec un doctorant en informatique. Il développe un algorithme qui collecte des images d’objets liés au chant dans les bibliothèques, comme des lutrins, ou des livres, afin d’obtenir un corpus plus important en ciblant les manuscrits enluminés. Je m’appuie également sur des tests menés avec des acousticiens travaillant sur le son de Notre-Dame de Paris dans le cadre du projet PHEND (Le Passé a des oreilles à Notre-Dame).
Ainsi, j’espère que ce travail sur l’iconographie du chant dans les manuscrits aidera à mieux comprendre les types de répertoires médiévaux et guider les futurs interprètes dans des choix historiquement vérifiés.
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