Burlesque de Strauss

Le compositeur Richard Strauss en 1925.
Le compositeur Richard Strauss en 1925. ©Getty - Photo by APIC/Getty Images
Le compositeur Richard Strauss en 1925. ©Getty - Photo by APIC/Getty Images
Le compositeur Richard Strauss en 1925. ©Getty - Photo by APIC/Getty Images
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Bertrand Boissard, Mélissa Khong et Alain Lompech élisent la version de référence de Burlesque de Richard Strauss.

Emission enregistrée au Théâtre de l'Alliance Française mercredi 16 juin 2021.

compte-rendu:

De l’élan que diable ! D’un piano anguleux et sur un ton froid, Byron Janis débite la Burlesque sans la goûter, aidé par Fritz Reiner qui n’est pas un plaisantin.   

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Voilà une Burlesque bien peignée, où la tête l’emporte sur les doigts. Serkin et Ormandy s’entendent pour un Strauss brahmsien, qui phrase large et file droit. Mais où est le caractère ? 

Malcom Frager plaque son Strauss à coup de de sonorités métalliques et cassantes : on ne frémit guère, on ne s’emporte pas davantage. C’est que Kempe et la Staatskapelle de Dresde gardent un premier degré à la limite de la lourdeur.  

Plantureux, l’Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile campe un décor épais, dont s’extrait un Bertrand Chamayou constamment sous contrôle, magnifique dans les pianissimos cristallins, mais bientôt englouti par le geste massif d’Antonio Pappano. Et que ce micro au ras des cordes grossit désagréablement l’ensemble ! 

Barry Douglas, le Philharmonique de Radio France et Marek Janowski brossent un Burlesque rageur, batailleur, sarcastique voire satanique. On aime les reliefs, les embardées virtuoses et les coups de menton du pianiste, dans un grand spectacle désinhibé à la fois sombre et haut en couleurs, tragique même. Vous avez dit grinçant ?  

Quelle splendeur ! Le piano de Martha Argerich, irrésistiblement joyeux et plein d’humeurs, emporte tout sur son passage. Elle taquine, s’enflamme, scintille, ose un rubato insensé dans le mouvement lent, entre orage et mélancolie, le tout sous le regard complice de Claudio Abbado et d’une Philharmonie de Berlin de rêve. 

palmarès:

N°1
Version B
Martha Argerich, Orchestre philharmonique de Berlin, dir. Claudio Abbado (Sony, 1992) 

Burlesque de Richard Strauss, interprété par Martha Argerich sous la direction de Claudio Abbado
Burlesque de Richard Strauss, interprété par Martha Argerich sous la direction de Claudio Abbado
- Sony

N°2
Version D
Barry Douglas, Orchestre philharmonique de Radio France, dir. Marek Janowski (RCA, 1994) 

Burlesque de Richard Strauss, interprété par Barry Douglas sous la direction de Marek Janowski
Burlesque de Richard Strauss, interprété par Barry Douglas sous la direction de Marek Janowski
- RCA

N°3
Version F
Bertrand Chamayou, Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile de Rome, dir. Antonio Pappano (Warner, 2020) 

Burlesque de Richard Strauss, interprété par Bertrand Chamayou sous la direction de Antonio Pappano
Burlesque de Richard Strauss, interprété par Bertrand Chamayou sous la direction de Antonio Pappano
- Warner

N°4
Version A
Malcolm Frager, Staatskapelle de Dresde, dir. Rudolf Kempe (Warner, 1975) 

Burlesque de Richard Strauss, interprété par Malcolm Frager sous la direction de Rudolf Kempe
Burlesque de Richard Strauss, interprété par Malcolm Frager sous la direction de Rudolf Kempe

N°5
Version E
Rudolf Serkin, Orchestre de Philadelphie, dir. Eugene Ormandy (Sony, 1966) 

Burlesque de Richard Strauss, interprété par Rudolf Serkin sous la direction de Eugene Ormandy
Burlesque de Richard Strauss, interprété par Rudolf Serkin sous la direction de Eugene Ormandy
- Sony

N°6
Version C
Byron Janis, Orchestre symphonique de Chicago, dir. Fritz Reiner (RCA, 1957) 

Burlesque de Richard Strauss, interprété par Byron Janis sous la direction de Fritz Reiner
Burlesque de Richard Strauss, interprété par Byron Janis sous la direction de Fritz Reiner
- RCA

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