Carnaval de Schumann

Emission enregistrée jeudi 11 février 2021 au Théâtre de l' Alliance française à Paris.

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Le compte-rendu de Jérémie Rousseau

Ce qu’on reproche à Claudio Arrau ? Un jeu voulu, planifié, qui rend pesant et sophistiqué son Carnaval.

Il ne se passe pas grand-chose dans le Schumann de Catherine Collard : bien joué, oui, mais fade dans les moments de tendresse qui devraient nous faire chavirer.

Un Préambule sur les chapeaux de roue, puis un Aveu désespérément plat. Le Carnaval de Youri Egorov s’ankylose et se conforte dans le statisme, là où on voudrait contrastes, humeurs, fantaisie – à ne pas confondre avec foucades et irrégularités.

Ça commence mal pour Éric Le Sage, dont Préambule et Aveu sont jugés artificiels, en dépit de sonorités rondes et gouleyantes. Mais il sait nous surprendre, et après le tourbillon de Florestan, caractériser à merveille le trio Chiarina/Chopin/Estrella. Quel magnifique schumannien !

Voici Arturo Benedetti Michelangeli, un aristocrate au clavier dont l’humeur et l’humour, l’élégance et la souplesse sont ciselés par un toucher de rêve. On aime aussi le sens du risque, un second degré tout en légèreté derrière ce théâtre savamment pensé.

Ah ce naturel, cette clarté, ce sens de la trajectoire ! Nelson Freire au toucher de cristal se promène dans le Carnaval en en révélant tous les masques et états d’âme.  Un Préambule faussement capricieux, un Aveu qui halète, tendu, fébrile, puis un Eusebius entre ombre et lumière, alliant noblesse et rêverie. Tout y est.compte-rendu

Palmarès

N°1 : Version F  
Nelson Freire
Decca (2002)

N°2 : Version B  
Arturo Benedetti Michelangeli
DG (1957)

N°3 : Version D  
Eric Le Sage
Alpha (2010)

N°4 : Version A  
Youri Egorov
EMI (1981)

N°5 : Version C  
Catherine Collard
Lyrinx (1989)

N°6 : Version E  
Claudio Arrau
Philips (1966)