Stéphanie-Marie Degand, Emmanuelle Giuliani et Julien Masmondet élisent la version de référence du Carnaval des animaux de Saint-Saëns.
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Le Compte-rendu de Jérémie Rousseau
Somptueux, majestueux, aucun doute là dessus. Mais que de sérieux dans cette grande lecture symphonique brossée par Neeme Järvi, où Truls Mørk et Louis Lortie nous présentent un Carnaval des animaux pour adultes.
Ici priment le chic et l’élégance. Au risque de paraître indifférent et de ne pas oser s’affirmer dans la parade initiale et les rugissements du lion. La bande d’amis réunie autour de Béroff et Collard met du temps à se rencontrer, inégalement inspirée selon les numéros.
Claire Désert, le Trio Wanderer et leur copains s’entendent à merveille : Lion et Hémiones impressionnent, réglant subtilement la mécanique folle de Saint Saëns. La contrebasse de Stéphane Logerot campe un pachyderme rondouillard et dansant, mais le choix cocasse de l’harmonica pour Aquarium désarçonne : carnaval ou western ?
Place à la musique ! Argerich, Freire, Kremer se lancent dans une course à la virtuosité, avec des Hémioles qui nous font tomber à la renverse : on frôle la surenchère. On aimerait aussi que cette équipe s’amuse davantage et que l’humeur et l’humour gagnent le zoo : l’Aquarium, bien concret, manquera de magie.
Le Carnaval des animaux de Brigitte Engerer, Boris Berezovsky, Henri Demarquette fait le choix de la passion et du romantisme, avec des solistes de l’Orchestre de chambre de Paris en dialoguistes hors pair, qui s’enflamment plus qu’ils n’ironisent sur les portraits animaliers et les citations loufoques. Cela vaudra des Hémioles assez sage, un Aquarium manquant d’onirisme.
On tient avec les frères Capuçon, Braley, Dalberto et compagnie le Carnaval des temps modernes. On goûte ce lâcher prise, cette liberté indomptable. Hémiones vives et déliés, Personnages à longues oreilles jouant la carte du grotesque, Eléphant bon pépère, Aquarium ravélien, entre fantastique et mélancolie, magnifié par les aigus irréels de l’harmonica de verre, avec un équilibre savamment dosé entre flûte et cordes. Et le violoncelle de Gautier Capuçon dans le Cygne passe comme en rêve, sans trop en faire. Bravo !
Palmarès
N°1 : Version E
F. Braley, M. Dalberto, R. Capuçon, G. Capuçon, E. Pahud, P. Meyer, F. Jodelet
Erato (2002)
N°2 : Version D
Brigitte Engerer , Boris Berezovsky , Henri Demarquett
Mirare (2009)
N°3 : Version C
V. Coq, C. Désert, J-M Philips-Varjabédian, N. Dautricourt, R. Pidoux, J. Julien-Laferrière
Chant du monde (2000)
N°4
Version B
M. Argerich, N. Freire, G. Kremer, I. van Keulen, M. Maisky
Philips (1988)
N°5 : Version F
M. Béroff, J-P. Collard, Le Trio à Cordes Français
EMI (1977)
N°6 : Version A
L. Lortie, H. Mercier, T. Mork, Orch. Philharmonique de Bergen, N. Järvi, dir.
Chandos (2015)
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