

Jérôme Bastianelli, Elsa Fottorino et Alain Lompech élisent leur version de référence du Concerto italien de Johann Sebastian Bach.
[Première diffusion le 02 octobre 2016]
compte-rendu:
Seuls ont été pris en compte les enregistrements des 40 dernières années. Une jolie lecture, élégante, plastique et plutôt animée : Claire-Marie Le Guay offre un Concerto Italien agréable, de facture solide, à qui il manquera tout de même un peu de sel et d’aspérités.
Alexandre Tharaud se lance dans un premier mouvement tout feu tout flamme : quelle exubérance ! Hélas, l’Andante n’émeut guère, heurté, imprécis, manquant cruellement de chant et de sensibilité.
Voilà un pianiste qui connaît son Bach et montre toute une panoplie d’ornementations. Mais c’est trop ! Et ces polyphonies, malgré leur clarté, sont un rien assénées, voire péremptoires. Cérébral, Fazil Say ? Disons qu’on sent l’artifice.
Le Concerto Italien d’Evgeni Koroliov divise : grandeur, panache et fougue dévastatrice pour les uns, précipitation et tensions abusives pour les autres. Soit on s’enflamme pour ce piano orchestral, festif et tourbillonnant (le Presto !), soit on rejette en bloc.
Le classement est-il si serré entre les deux ainés de la confrontation ? Le Bach de Rosalyn Tureck intrigue, énerve et fascine à maintes reprises. Pas – ou peu – de pédale, une ornementation florissante, un ton personnel assumé, qui finit par captiver : joie dans le I, désolation dans le II, étourdissement dans le III. Tureck, la belle excentrique ?
Dans les trois mouvements, Alfred Brendel impose élégance, naturel et hauteur de vue. L’espièglerie du premier mouvement, narratif et foisonnant, fait place à un Andante rêveur et nostalgique, comme posé sur le souffle, tandis que le Presto, aisé, rieur, marie esprit et grâce comme jamais. Chapeau bas !
palmarès:
N°1
Version B
Alfred Brendel (Philips, 1976)

N°2
Version D
Rosalyn Tureck (Sony, 1979)

N°3
Version F
Evgeni Koroliov (Hänssler, 1999)

N°4
Version C
Fazil Say (Teldec, 1998)

N°5
Version A
Alexandre Tharaud (HM, 2004)

N°6
Version E
Claire-Marie Le Guay (Mirare, 2014)

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