Concerts royaux de François Couperin

Le compositeur français François Couperin (1668-1733)
Le compositeur français François Couperin (1668-1733) ©Getty
Le compositeur français François Couperin (1668-1733) ©Getty
Le compositeur français François Couperin (1668-1733) ©Getty
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Fabienne Bouvet, Chantal Cazaux et Philippe Ramin élisent la version de référence des Concerts royaux de François Couperin.

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Le Compte-rendu de Jérémie Rousseau

Flûte, hautbois, violon... tous les timbres suggérés par Couperin sont là, joués par des Talens Lyriques complices et familiers du style. Mais les prises de parole successives n’échappent pas à l’impression de patchwork, et une certaine froideur maintient l’auditeur à distance.

Le traverso chatoyant de Robert Claire s’épanouit dans des volutes poétiques, ornementées avec goût, qui rendent justice à l’invention de Couperin le Grand, en écho avec une basse continue gourmande. Reste que la prise de son créé un sentiment d’opacité.

L’ensemble Les Timbres porte bien son nom, maitre dans l’art de fusionner des instruments qui se répondent, s’emboîtent et se marient ; cette alchimie trouve le juste ton de la conversation galante, noble et alanguie. On en oublie les réserves sur la Sarabande, un brin rapide, du Troisième Concert.

L’esprit souffle, le geste émerveille. Autour de la viole majestueuse de Jordi Savall, le Concert des Nations chante et danse un Couperin qui semble s’improviser. Le Prélude du Premier Concert est déclamé avec noblesse, la Sarabande du Troisième est comme rongée par la nostalgie… Toutefois les danses rapides, telle cette Forlane hâtive refermant le cycle, vont un peu vite en besogne.

De la musique de chambre au concerto pour soliste, il n’y a qu’un pas, que Monica Huggett, égérie du Trio Sonnerie, franchit avec prestance. L’éloquent archet irradie les danses, s’attendrit, musarde, surprend, flamboie, maitrisant tout un petit théâtre d’émotions, jusqu’à une Sarabande hypnotique (Troisième Concert), terriblement Grand Siècle.

Le Prélude du Premier Concert nous invite à déambuler dans la Galerie des glaces, somptueuse entrée en matière, qui voit le Parlement de Musique de Martin Gester parler d’une seule et même voix, au gré d’une grammaire des ornements sans cesse renouvelée. Beauté d’un violon gouleyant, fine rhétorique, tout cela culmine dans une Sarabande fruitée, entre ombre et lumière, d’une prodigieuse liberté, et une Forlane combinant ce qu’il faut de délicatesse et de rusticité.

Palmarès

N°1 : Version A
Le Parlement de Musique, dir. Martin Gester
Accord (1998)

N°2 : Version C
Trio Sonnerie
ASV (1985)

N°3 : Version F
Le Concert des Nations, dir. Jordi Savall
Alia Vox (2004)

N°4 : Version E
Les Timbres
Flora (2017)

N°5 : Version B
Robert Claire, Davitt Moroney, Jaap ter Linden, Janet See
HM (1984)

N°6 : Version D
Les Talens lyriques, dir. Christophe Rousset
Aparté (2015)

Participez à une Tribune en public spéciale auditeurs !

Le 8 juin à 19h, au Théâtre de l'Alliance Française, Jérémie Rousseau sera entouré d'auditeurs, critiques pour une Tribune spéciale, en public.

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