

Jean-Yves Clément, Melissa Khong et Alain Lompech élisent la version de référence des Etudes opus 25 de Frédéric Chopin.
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Le Compte-rendu de Jérémie Rousseau
Seules ont été prises en compte les versions enregistrées au cours des 50 dernières années.
Quasi unanime est le rejet du Chopin de Beatrice Rana, jugé explosif et imprévisible dans le meilleur des cas, vulgaire et d’un goût effroyable dans le pire.
Murray Perahia se montre-t-il trop pressé dans la première Etude ? Son urgence, son empressement en forme de survol hâtif donnent une lecture hélas assez quelconque. Mais on n’en saura pas plus à ce stade de la confrontation.
Il y a, dans l’Etude n°1, un frémissement intérieur, un souffle, une tenue d’ensemble – mais une trajectoire qui n’évolue pas. Nelson Freire rencontre la même résistance dans le Lento de la Septième : ni trop peu ni pas assez, une objectivité obérant la charge émotionnelle. Quel piano néanmoins !
On adore, on déteste, on adore détester ou on déteste adorer… Pas simple ! Grigory Sokolov ne laisse personne indifférent : une Étude n°1 sur un brasier, chaloupée, élargissant peu à peu la focale et oscillant entre lutte et tendresse. Puis une Septième qui ralentit à outrance et s’autorise tous les excès : génie ou affectation insupportable ? La Douzième, un orchestre au bout des doigts, est d’une puissance brute.
La prise de son ne favorise pas le Chopin de Maurizio Pollini, capté si près que le gris et le mat font carillonner les aigus. Il n’empêche que ses Etudes, claires et imparables, ne font aucune concession. Trop sobres et neutres pour bouleverser, on les écoute pourtant de bout en bout, tant le toucher, et la vision, radicale, inexorable, fascinent.
Comme dans l’opus 10, Nikolai Lugansky rafle la mise. L’Etude n°1 montre un corps harmonique en mouvement, modèle de rigueur, et juste équilibre entre analyse et abandon. Idem pour le drame tristanien de la Septième, chant intime d’une émotion contenue, tandis que le déferlement de la Douzième, géniale dans sa dramaturgie, montre au-delà de tout une perfection digitale ahurissante.
Palmarès
N°1 : Version C
Nikolai Lugansky
Erato (1999)

N°2 : Version A
Maurizio Pollini
DG (1972)

N°3 : Version B
Grigory Sokolov
Naïve (1985)

N°4 : Version F
Nelson Freire
Decca (2002)

N°5 : Version E
Murray Perahia
Sony (2001)

N°6 : Version D
Beatrice Rana
Warner (2020)

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