Bertrand Boissard (Diapason), Elsa Fottorino (pianiste) et Alain Lompech (Classica) élisent la version de référence de Gaspard de la nuit de Maurice Ravel.
Emission enregistrée en public le jeudi 28 novembre 2019 à 19h au Studio de l'Agora de la Maison de la Radio. Réservez vos places pour assister à cet enregistrement.
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compte-rendu:
Seules ont été prises en compte les versions des dix dernières années.
On sent Jean-Frédéric Neuburger mal à l’aise avec le texte de Ravel, à peine dompté techniquement. Le son, dans un constant mezzo forte, tombe tout le temps, l’approche brutale procède par à coups, et l’absence de ligne et de phrasé distille bientôt l’ennui.
Son trop cru, vision trop banale : beaucoup de trop et de pas assez dans le Gaspard de la Nuit de Lucas Debargue. Où sont la sensualité et l’inquiétude dans cette Ondine si terrestre ?
Un brio digital, une pâte sonore moelleuse, s’appuyant sur de magnifiques graves, et un chant qui respire et s’épanouit, dans une Ondine très visuelle. Mais le Gibet s’observe de loin, aimable plus qu’effroyable, à la limite du prosaïsme. On n’adhère pas pleinement au Gaspard de la nuit pourtant ci ciselé de Bertrand Chamayou.
L’Ondine de Benjamin Grosvenor murmure, glisse, vrombit, se cabre : le tableau fascine, au même titre que la pureté liquide de ce clavier. Hélas, le Gibet magnétise pour de mauvaises raisons, études de sonorités un rien maniéristes. Et Scarbo, à nouveau, montre et démontre à l’excès.
Quelle palette de sons! Et quelle technique de feu dans le Ravel noir et fatal de François Dumont ! Ondine, énoncée dans le calme, couve un poison d’où jaillissent des abîmes, le Gibet vous cloue sur place, chape de plomb et silence de catacombes, quand Scarbo tourbillonne, sardonique et fou. Bravo !
Béatrice Rana a tout juste 20 ans lorsqu’elle livre, en plein concours, un Gaspard de la nuit à la Jérôme Bosch, dont la quête éperdue et ses cauchemars font immédiatement basculer dans le fantastique. Basses ténébreuses puis giboulées de notes dans Ondine, Gibet lugubre, maculé de sang et battu par un vent glacé, Scarbo maléfique. Si on loue l’immense technique de la jeune Italienne, on admire surtout son sens de la construction du triptyque, sa logique organique, sa gestion des plans sonores et son imagination sans limite. Un coup de maître.
palmarès:
N°1
Version D
Beatrice Rana (HM, 2013)
N°2
Version E
François Dumont (Piano Classics, 2012)
N°3
Version F
Benjamin Grosvenor (Decca, 2011)
N°4
Version B
Bertrand Chamayou (Warner, 2015)
N°5
Version A
Lucas Debargue (Sony, 2015)
N°6
Version C
Jean-Frédéric Neuburger (Mirare, 2013)
la Tribune des internautes:
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