Chantal Cazaux, Piotr Kaminski et Pauline Sommelet élisent la version de référence de La Résurrection de Georg Friedrich Haendel.
Emission enregistrée en public le jeudi 18 avril 2019 à 19h au Studio 109 de la Maison de la radio.
compte-rendu:
Est-il possible de trouver lecture plus scolaire et mécanique que celle de Nicholas McGegan, chanteurs et instrumentistes aussi approximatifs et si peu soucieux de justesse ? Et puis on pourrait jouer ensemble tout de même !
Le geste décidé et l’esprit plein d’à propos de Jan Willem de Vriendt, à la tête du Combattimento Consort d’Amsterdam, impulsent de la tonicité aux mélodies de la Résurrection. Dommage que les voix soient à la peine. C’est vraiment insuffisant.
Dans un Haendel très calligraphié, Emma Kirkby, en défaut de graves et de virtuosité, offre un Ange un rien aigrelet. On retient surtout l’artisanat dévoué de Christopher Hogwood, dont la probité ne suffira pas, hélas, à allumer le feu de ce théâtre sacré. D’autres jugent son travail plus sévèrement.
Ton Koopman dessine un Haendel dans la lumière, porté par les timbres chatoyants de l’Amsterdam Baroque Orchestra : voilà de bien jolis pastels. Mais la distribution ne tient pas ses promesses, en dépit de l’éloquence de Guillemette Laurens dans un « Piangete » à fleur de peau.
Tendre, tendue, colorée, la direction d’Emmanuelle Haïm maintient un bel équilibre : c’est un Haendel vif et pictural, qui peint avec effusion les tableaux de La Résurrection. Côté voix, on craque pour l’Ange de Camilla Tilling, timbre de chair et de miel et le Lucifer de Luca Pisaroni, basse somptueuse affirmant puissamment « O voi de’ll Erebo » ; on goûte moins Sonia Prina en Marie-Cléophas.
Ah ce théâtre ! Cet orchestre qui rugit, souffle, soupire, s’élève... La palette des Musiciens du Louvre sert toutes les facettes de La Résurrection, tandis que Marc Minkowski suit, éclaire, pousse, stimule sa troupe en relançant constamment le discours : Laurent Naouri, Diable dément, Annick Massis, soprano angélique, et surtout Jennifer Smith, Marie-Madeleine en grâce, jusque dans ses fragilités ; sans oublier le Saint-Jean solaire de John Mark Ainsley. La grande version moderne du chef-d’œuvre.
palmarès:
N°1
Version B
Les Musiciens du Louvre, dir. Marc Minkowski (Archiv, 1995)
N°2
Version D
Le Concert d’Astrée, dir. Emmanuelle Haïm (Virgin, 2009)
N°3
Version E
Amsterdam Baroque Orchestra, dir. Ton Koopman (Erato, 1990)
N°4
Version C
Academy of Ancient Music, dir. Christopher Hogwood (L’Oiseau-Lyre, 1981)
N°5
Version A
Combattimento Consort Amsterdam, dir. Jan Willem de Vriend (Challenge Classics, 2001)
N°6
Version F
Philharmonia Baroque Orchestra, dir. Nicholas McGegan (Harmonia Mundi, 1989)
la Tribune des internautes:
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