

Chantal Cazaux, Emmanuelle Giuliani et Piotr Kaminski élisent la version de référence du Prologue et du Premier Acte des Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach.
Emission enregistrée le 13 juin 2019 à la Maison de la Radio.
compte-rendu:
C’est un live, avec tout ce que cela compte de décalage et d’approximations, à commencer par James Levine, bien carré. Et puis Plácido Domingo rejoue Paillasse, vériste et fiévreux, dans un Hoffmann trop exotique. Dommage.
Des Contes d’Hoffman d’un autre âge, celui de l’Opéra-Comique et de ses voix si typées, au français impeccable (Raoul Jobin!) mais peut être un rien daté aussi. Et ce en dépit de la vivacité d’André Cluytens au pupitre.
Francisco Araiza, le raffinement même, ferait à lui seul prix de ces Contes d’Hoffmann, vrai poète d’un romantisme à fleur de peau, héroïque quand il le faut. Mais en Olympia, Eva Lind n’est que correcte, et la battue raide, précieuse et sans imagination de Jeffrey Tate plombe vilainement l’ensemble.
Comme Plácido Domingo se tient mieux en studio, avec Richard Bonynge et son orchestre tout feu tout flamme, que sur scène à Salzbourg ! Un peu tout d’une pièce, son Hoffmann ne chante pas le français le plus parfait, mais le sex-appeal vocal fait le reste. La si virtuose Joan Sutherland laisse une impression mitigée en Olympia, plus approximative qu’on l’eut cru… Mais quels moyens tout de même ! Et puis, on rend les armes devant le Lindorf de Gabriel Bacquier, diable d’opéra façon Visiteurs du soir, qui mord le mot, lui donne du nerf et de la chair comme jamais.
Personne ne chante ici dans son arbre généalogique, et pourtant ! Le soin apporté à la diction et au style, de même que la force d’incarnation des Burrows, Sills et Treigle, campant des silhouettes hautes en couleur dans la meilleure tradition lyrique, font un malheur. On les suit sans que jamais ce théâtre très premier degré ne s’essouffle, sans jamais que la tension ne retombe, constamment maintenue par l’excellent Julius Rudel.
Derrière des tempi assez lents et l’apparente froideur de Kent Nagano se dévoilent des Contes subtils et remplis de mélancolie, portés par trois voix royales, trois personnalités majeures : Roberto Alagna, d’un timbre irrésistible et d’un style exemplaire, chante un Hoffmann simplement évident, Natalie Dessay dessine une Olympia plus douce et humaine qu’à l’accoutumée, tandis que le Lindorf satanique et plein de morgue de José van Dam représente l’absolu pervers.
palmarès:
N°1
Version E
Roberto Alagna, Natalie Dessay, José Van Dam, Orchestre de l’Opéra de Lyon, dir. Kent Nagano (Erato, 1994-1996)

N°2
Version A
Stuart Burrows, Beverly Sills, Norman Treigle, London Symphony Orchestra, dir. Julius Rudel (DG, 1972)

N°3
Version F
Plácido Domingo, Joan Sutherland, Gabriel Bacquier, Orchestre de la Suisse Romande, dir. Richard Bonynge (Decca, 1972)

N°4
Version C
Francisco Araiza, Eva Lind, Samuel Ramey, Staatskapelle de Dresde, dir. Jeffrey Tate (Philips, 1989)

N°5
Version D
Raoul Jobin, Renée Doria, Louis Musy, Orchestre de l’Opéra-Comique, dir. André Cluytens (EMI, 1948)

N°6
Version B
Plácido Domingo, Catherine Malfitano, José Van Dam, Orchestre philharmonique de Vienne, dir. James Levine (Orfeo, 1981)

présentation:
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