Messe du Pape Marcel de Palestrina

Emission enregistrée jeudi 28 janvier 2021 au Théâtre de l' Alliance française à Paris..

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compte-rendu:

Un Palestrina déshumanisé, façon voix d’anges. Et un Chœur de chambre néerlandais qui affiche des timbres bien verts. C’est non. 

La version légendaire des Tallis Scholars fait débat : le galbe immaculé des pupitres instaure-t-il un ennui mortel ou un vrai sens du sacré ? Planant ou rédhibitoire ? 

Tout est égal, serein et respire la paix absolue. Les Sixteen adorent s’écouter, déclinant un Palestrina linéaire, où la parole s’émiette et le sacré s’envole. La beauté des moyens ne fait pas tout ! 

Une version pour voix d’hommes seules, avec un pupitre de contreténors aux radieuses teintes boisées. Mais la vision abstraite et esthétisante d’Odhecaton, trop avare en mots et consonnes, érode le texte de la messe. Et l’expression ne serait-elle pas un rien outrée ? 

Avec un pupitre de boy sopranos aussi fourni, le Chœur de l’Abbaye de Westminster se retrouve en déséquilibre. Et personne n’y met l’ardeur espérée : la régularité de la pulsation n’a d’égale que le désintérêt pour la parole…. Difficile, décidément de trouver la version reine ! 

C’est du côté des six membres de New York Polyphony que Palestrina trouvera sa vérité. Ces voix disent et déclament autant qu’elle chantent, exhalant dans la sincérité de leurs accents, une empathie, un mouvement d’âme, une justesse du mot, et le doux parfum de la terre qui renoue avec l’esprit de la Renaissance.

palmarès:

N°1
Version F
New York Polyphony (Bis, 2015) 

N°2
Version C
Chœur de l’Abbaye de Westminster, dir. Simon Preston (Archiv, 1985) 

N°3
Version D
Odhecaton, dir. Paolo Da Col (Arcana, 2009) 

N°4
Version A
The Sixteen, dir. Harry Christophers (Collins, 1989) 

N°5
Version E
The Tallis Scholars, dir. Peter Phillips (Gimell, 1980) 

N°6
Version B
Chœur de chambre néerlandais, dir. Risto Joost (Globe, 2010)