

Jean-Yves Clément, Mélissa Khong et Alain Lompech élisent la version de référence des Préludes de Chopin.
Enregistrement le jeudi 23 janvier 2020 au Studio 351 de la Maison de la Radio.
Autour de Jérémie Rousseau, Jean-Yves Clément, Mélissa Khong et Alain Lompech font part de leurs attentes quant à l'interprétation des Préludes de Chopin.
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compte-rendu:
Seules ont été prises en compte les versions des 50 dernières années.
Scolaire ? Anodin ? Les deux, voire plus. Ivo Pogorelich décortique les Préludes en une mécanique froide et vulgaire. Il se fait sévèrement critiquer.
Beaucoup de pédale, pas mal de bousculade : un côté grand piano un peu creux et une (absence de) vision qui fragmente l’unité. Le Chopin de Martha Argerich ressemble-t-il, comme il est dit, à un produit joliment manufacturé ?
Le piano de Nikolaï Lugansky souffre d’un son trop dur. Dans les pages traversées par l’angoisse, son jeu claironnant dissipe tout nuage, quand les préludes plus brillants, eux, ne s’envolent pas suffisamment. Que reste-t-il alors ? De la retenue, de la prudence… et c’est trop peu.
Chopin ou Prokofiev ? Il semble qu’Evgeny Kissin hésite. Si le _Prélude n°_2, vrai tombeau, est idéalement lugubre, le cheminement général verse dans la démonstration technique, où fièvre et précipitation, chant intérieur et mièvrerie sont hélas confondus.
Le jeune polonais Rafał Blechacz séduit par son beau toucher, son élégante manière de peindre chaque miniature sans exagération ni complaisance. C’est un Chopin d’un noble équilibre, parlant, sincère, la voix du cœur, dans un 13ème déchirant. Sans doute peut-on aller plus loin, mais c’est là un magnifique artisanat.
Passion et désolation, soleil et détresse, tendresse et mort certaine, Maurizio Pollini n’a pas son pareil pour percer les mondes ouverts par les Préludes. Son Chopin bouge, chante, avance, bouleverse et tient en haleine, dans une tension constamment maintenue, qui procède par une succession de petites touches fondues dans une architecture très pensée. Rien de moins cérébral et de plus naturel pourtant que cette interprétation comme improvisée, qui reste, quarante cinq ans après sa sortie, indétrônable.
palmarès:
N°1
Version E
Maurizio Pollini (DG, 1975)

N°2
Version C
Rafał Blechacz (DG, 2007)

N°3
Version B
Evgeny Kissin (RCA, 1999)

N°4
Version A
Nikolai Lugansky (Erato, 2002)

N°5
Version F
Martha Argerich (DG, 1977)

N°6
Version D
Ivo Pogorelich (DG, 1989)

la Tribune des internautes:
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