Quatuor n°8 de Chostakovitch

Dmitri Chostakovitch en novembre 1972
Dmitri Chostakovitch en novembre 1972 ©Getty - Evening Standard / coll. Hulton Archive
Dmitri Chostakovitch en novembre 1972 ©Getty - Evening Standard / coll. Hulton Archive
Dmitri Chostakovitch en novembre 1972 ©Getty - Evening Standard / coll. Hulton Archive
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Fabienne Bouvet, Piotr Kaminski et Sarah Léon élisent la version de référence du Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch.

Emission enregistrée le 24 janvier 2019 à 19h au Studio 109 de la Maison de la Radio. Réservez vos places pour assister à cette émission

compte-rendu:

Une version confortable, euphonique, synthétique aussi ; le Quatuor Debussy dévoile tout tout de suite... et ne tarde pas à ennuyer.     

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Le cantabile sans fin du Quatuor Fitzwilliam nous vaut un Chostakovitch legatissimo, dont on cherche en vain les arêtes, les articulations, et qui se complaît dans un sentimentalisme hors propos.         

Virtuoses, les Emerson calligraphient magnifiquement le Quatuor n°8 mais glissent sagement sur la musique de Chostakovitch, s’y alanguissant sans y mettre d’ambiguïté : rythmiques, frénétiques, les deuxième et troisième mouvements sont certes dansants, mais comme vidés de leur substance.        

Le Quatuor Danel livre un Chostakovitch aux contrastes brutaux, où les qualités d’écoute et de dialogue font percevoir mille détails, à commencer par la modernité et les dissonances de l’écriture. Il y a une dimension écorchée et un grand sens du tragique dans cette lecture.             

Nous voici plongés dans un feu bouillant : les Jérusalem prennent le Quatuor à bras le corps et s’y engagent comme si leur vie en dépendait. Si on frôle l’excès ça et là, c’est un immense cri de révolte, où priment la violence et l’exacerbation des sentiments. Très efficace.   

Ici, les terres ne seront que dépit et amertume, sans possibilité de rémission. Les quatre membres des Borodine jouent, pensent et respirent un Chostakovitch uniment noir. Les Largo glacent le sang par leur intériorité désespérée et l’Allegro, grinçant, ouvre des abîmes. C’est le triomphe du grand classique de la discographie.

palmarès:

N°1
Version C
Quatuor Borodine (Melodiya, xxxx)       

Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Borodine
Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Borodine
- Melodiya

N°2
Version B
Quatuor Jérusalem (HM, xxxx) 

Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Jérusalem
Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Jérusalem
- HM

N°3
Version F
Quatuor Danel (Alpha, 2011)     

Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Danel
Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Danel
- Alpha

N°4
Version A
Quatuor Emerson (DG, xxx)       

Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Emerson
Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Emerson
- DG

N°5
Version E
Quatuor Fitzwilliam (Decca, 1975)           

Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Fitzwilliam
Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Fitzwilliam
- Decca

N°6
Version D
Quatuor Debussy (Arion, 1998) 

Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Debussy
Le Huitième Quatuor à cordes de Dimitri Chostakovitch par le Quatuor Debussy
- Arion

la Tribune des internautes:

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