Requiem, de Mozart

Portrait de Mozart (détail) peint par Barbara Kraft en 1819
Portrait de Mozart (détail) peint par Barbara Kraft en 1819 - © DP
Portrait de Mozart (détail) peint par Barbara Kraft en 1819 - © DP
Portrait de Mozart (détail) peint par Barbara Kraft en 1819 - © DP
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Séverine Garnier (classiquemaispashasbeen.fr), Emmanuelle Giuliani (La Croix) et Jérôme Bastianelli (Diapason) élisent la version de référence du Requiem de Mozart.

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Emission enregistrée en public jeudi 31 octobre 2019 à 19h00 au Studio de l'Agora de la Maison de la Radio. Réservez vos places pour assister à cet enregistrement.

compte-rendu:

Que se passe-t-il dans le Requiem de Neville Marriner ? Les paysages défilent, sereins et joliment éclairés, mais le chœur annone son texte et le déficit de ferveur est flagrant.

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Dès les premières mesures, l’Introït dirigé par Philippe Herreweghe opte pour un ton étrangement guilleret. On ne comptera pas de défauts rédhibitoires, mais cette optique très positive prive le chef-d’œuvre de sa grandeur.

Difficile, pour certains, d’entendre et d’accepter aujourd’hui le Requiem de Karl Böhm, qui se distingue par son tempo extrêmement lent, son orchestre massif, où le legato règne en maitre et brouille toute clarté. Cette vision marmoréenne témoigne pour autant d’une grandeur derrière sa solennité, ainsi qu’un sens du tragique et de l’effroi auquel contribuent d’admirables solistes.

John Eliot Gardiner veut un Mozart carré, qui a de l’énergie et qui ne traine pas. Le danger, c’est que cette lecture vire à la mécanique froide, de fait un peu vide et systématique. On aimerait de l’émotion et du mystère, et ceux-ci sont bien timides.

Bienvenue dans le monde distordu de Nikolaus Harnoncourt ! Impossible de rester indifférent face à des choix aussi radicaux : on bouscule les lignes, brise les rondeurs, surligne moult détails orchestraux, mais le drame sacré surgit et la terreur flambe dans ce Mozart qui ose des choix. Inconfortable et indispensable.

L’émotion est palpable d’emblée, dès ces bassons qui vibrent doucement, créant cette atmosphère empreinte d’inquiétude. Il y a des reliefs, des flammes, du théâtre dans le Requiem ordonné par Colin Davis. Ce classicisme, à la fois limpide et contrasté, réconcilie les contraires, et fait fusionner et résonner dans un même élan le tragique et la grâce, le vertige et les bourrasques, le visage de la mort et le souffle de l’au-delà.

palmarès:

N°1
Version B
Chœurs et Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise, dir. Colin Davis (RCA, 1991)

Le Requiem de Mozart dirigé par Colin Davis
Le Requiem de Mozart dirigé par Colin Davis
- RCA

N°2
Version E
Chœur Arnold Schönberg, Concentus Musicus de Vienne, dir. Nikolaus Harnoncourt (DHM, 2003)

Le Requiem de Mozart dirigé par Nikolaus Harnoncourt
Le Requiem de Mozart dirigé par Nikolaus Harnoncourt
- DHM

N°3
Version A
Monteverdi Choir, English Baroque Soloists, dir. John Eliot Gardiner (Philips, 1986)

Le Requiem de Mozart dirigé par John Eliot Gardiner
Le Requiem de Mozart dirigé par John Eliot Gardiner
- Philips

N°4
Version C
Chœurs de l’Opéra de Vienne, Orchestre philharmonique de Vienne, dir. Karl Böhm (DG, 1971)

Le Requiem de Mozart dirigé par Karl Böhm
Le Requiem de Mozart dirigé par Karl Böhm
- DG

N°5
Version F
La Chapelle Royale, Collegium Vocale de Gand, Orchestre des Champs-Elysées, dir. Philippe Herreweghe (HM, 1996)

Le Requiem de Mozart dirigé par Philippe Herreweghe
Le Requiem de Mozart dirigé par Philippe Herreweghe
- HM

N°6
Version D
Academy of St Martin in the Fields, dir. Neville Marriner (Decca, 1977)

Le Requiem de Mozart dirigé par Neville Marriner
Le Requiem de Mozart dirigé par Neville Marriner
- Decca

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