Rhapsody in Blue de George Gershwin

Le compositeur américain George Gershwin (1898-1937)
Le compositeur américain George Gershwin (1898-1937) - Aucun
Le compositeur américain George Gershwin (1898-1937) - Aucun
Le compositeur américain George Gershwin (1898-1937) - Aucun
Publicité

Sophie Bourdais, Emmanuelle Giuliani et Jay Gottlieb élisent la version de référence de la Rhapsody in blue de George Gershwin.

Vous souhaitez participer à l'émission ?

> Contactez l'émission

Votez pour votre version préférée de la Rhapsody in Blue de George Gershwin et tentez de gagner le disque France Musique de la semaine !

Publicité

CD à gagner (pas de page) : Gustav-Mahler-Best-Of-Leonard-Bernstein

Le Compte-rendu de Jérémie Rousseau

L’écoute se base sur la version originale pour piano et jazz-band.

D’un côté George Gershwin en personne, dans un document historique de 1925, de l’autre, et cinquante ans plus tard, un jazz-band fouetté par Michael Tilson Thomas : deux entités si distantes l’une de l’autre que ça ne prend pas ; ce mariage hybride est plus proche de l’expérimentation que de l’interprétation.

Une Rhapsody in blue en gris, est-ce possible ? L’imprécis Stefano Bollani déconcerte, hachant les phrasés, dans une atmosphère de tristesse qu’alourdit la battue indifférente de Riccardo Chailly. Etrange.

Kirill Gerstein s’écoute beaucoup. Et surtout ajoute, déforme, transforme la partition de Gershwin, qui n’en demande pas tant. Il joue à l’improvisateur selon son bon vouloir, mais ses solos chichiteux finissent par lasser. Dommage pour le swing et les couleurs canailles qu’y mettent l’Orchestre de Saint-Louis et David Robertson.

On attend autre chose dans la Rhapsody in blue qu’un déroulé métrique et scolaire. Pourtant c’est le climat qui règne tout au long de la lecture lisse et atone d’Andrew Litton : un fleuve tranquille émaillé des quelques cabotinages de Freddy Kempf.

Tapis rouge pour Gershwin ! Chef et pianiste, James Levine sort le grand jeu, toucher moelleux, notes perlées, un brio chic en accord avec la pulsation d’un Chicago Symphony très urbain. Mais on aimerait que tout ce beau monde sorte de ses gonds et verse un peu de folie délurée dans cette Rhapsody in blue si parfaite.

Après l’étourdissant solo de clarinette, James Judd et ses musiciens de Liverpool entament une conversation pleine de saveurs et de piquant avec un Benjamin Grosvenor virtuose en diable, d’un jeu et d’un esprit renversants – palette sonore, dynamiques, coloris éclatants, aigus de cristal. Mais il est aussi un architecte, un musicien libre et un narrateur passionnant face à un jazz-band qui chante et qui danse. La magie et la grande classe.

Palmarès

N°1 : Version D
Benjamin Grosvenor, Orchestre philharmonique royal de Liverpool, dir. James Judd
Decca, (2012)

N°2 : Version B
James Levine, Chicago Symphony Orchestra
DG, (1990)

N°3 : Version E
Freddy Kempf, Orchestre philharmonique de Bergen, dir. Andrew Litton
Bis, (2011)

N°4 : Version F
Kirill Gerstein, Orchestre symphonique de Saint Louis, dir. David Robertson
Myrios, (2017)

N°5 : Version C
Stefano Bollani, Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, dir. Riccardo Chailly
Decca, (2010)

N°6 : Version A
George Gershwin, Columbia Jazz Band, dir. Michael Tilson Thomas
Sony, (1925-1976)

Musicopolis
25 min
MAXXI Classique
4 min

L'équipe