

Elsa Fottorino, Mélissa Khong et Alain Lompech élisent les versions de référence des Romances sans paroles de Félix Mendelssohn.
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La Tribune des internautes :
Quelle est la meilleure version des Romances sans paroles de Felix Mendelssohn ?
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compte-rendu:
1) Opus 19 n°1
Des basses colorées, une main droite éloquente mais trop de joliesse : Howard Shelley ne laisse pas un souvenir inoubliable. Ania Dorfmann, elle, fait preuve d’une certaine humilité mais frôle bientôt l’académisme. On lui préfère les lenteurs mélancoliques de Walter Gieseking, qui délivre une berceuse sans paroles tout en introspection… et que détrône tout juste l’admirable Javier Perianes : un Mendelssohn simple et fluide, qui fait sourdre une pointe d’inquiétude de cette tendresse irrépressible.
N°1
Version D
Javier Perianes (HM, 2014)

N°2
Version B
Walter Gieseking (Warner, 1956)

N°3
Version C
Ania Dorfmann (RCA, 1954)

N°4
Version A
Howard Shelley (Hyperion, 2012)

2) Op.67 n°4
Combien seront-ils à rater l’aérienne et véloce Fileuse ? Presque tous ! Dur, terrestre, Daniel Barenboim porte des godillots. D’un esprit enlevé et grisant, le Mendelssohn d’András Schiff s’emballe hélas et devient vite laborieux sur le plan digital. Si Walter Gieseking s’attarde dans une lecture austère, sur un tempo bien lent, Lívia Rév, elle, impressionne, davantage par la technique que par l’esprit : tout cela reste démonstratif. On apprécie l’ironie et le second degré sautillant de Rena Kyriakou, mais on succombe littéralement au tourbillon dans lequel nous jette Murray Perahia ; tout le caractère s’impose, brillant, insolent et fantastique à la fois. Un vrai feu follet !
N°1
Version F
Murray Perahia (Sony, 1997)

N°2
Version E
Rena Kyriakou (Vox, 1961)

N°3
Version D
Lívia Rév (Hyperion, 1986)

N°4
Version C
Walter Gieseking (Warner, 1956)

N°5
Version B
András Schiff (Decca, 1986)

N°6
Version A
Daniel Barenboim (DG, 1973)

3) Op.67 n°2
Daniel Barenboïm, comme s’il déchiffrait la pièce, livre un jeu haché et emphatique : trop, c’est trop ! Eblouissant dans la Fileuse, Murray Perahia propose là une vision traditionnelle de Mendelssohn, un peu vive, un peu fébrile, sans la profondeur espérée. Dans une veine tout aussi virtuose, Bertrand Chamayou choisit de ne pas s’épancher dans une Romance tendue, nerveuse, qui brille plus qu’elle ne touche. Shani Diluka met mille intentions poétiques dans ces Illusions perdues, déployant un phrasé souple, colorant les lignes et y glissant ça et là des accents tragiques.
Le chant, encore le chant, toujours le chant. Et la douceur aussi, et l’indicible mélancolie. Que de naturel dans le Mendelssohn de Philippe Cassard, d’un romantisme à fleur de peau ! Derrière cette romance si simple de mise, Javier Perianes déploie des abimes, des visions de désespoir : c’est un Mendelssohn grave et tragique… l’émotion à l’état brut.
N°1
Version B
Javier Perianes (HM, 2014)

N°2
Version D
Philippe Cassard (Sony, 2016)

N°3
Version A
Shani Diluka (Mirare, 2008)

N°4
Version F
Bertrand Chamayou (Naïve, 2007)

N°5
Version C
Murray Perahia (Sony, 1997)

N°6 Version E
Daniel Barenboim (DG, 1973)

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