Bertrand Boissard, Elsa Fottorino et Alain Lompech élisent la version de référence de la Sonate n°26 « Les Adieux » de Ludwig van Beethoven.
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compte-rendu:
Passé un Adagio déclamatoire, on est saisi par l’atmosphère dépressive de ces Adieux. Mais une chape de plomb et un trop plein d’émotions s’abattent sur l’Allegro, soutenu par une main gauche impériale. C’était Claudio Arrau.
C’est dans la colère et la tempête qu’excelle Stephen Kovacevich ; on aime ses Adieux passionnés, un peu desservis par le son clairet du clavier. Et on ne se sépare qu’avec regret de ce Beethoven empreint de noblesse, dont le cœur serait un superbe mouvement lent, mélancolique et sans alanguissement inutile.
Nouveau regret : abandonner le Beethoven flamboyant et si pénétrant de Jonathan Biss. Un son de rêve, une aisance digitale déconcertante, une limpidité et une clarté des textures qui dessinent des Adieux frisant l’idéal. Mais quoi alors ? Manquerait-il à cette leçon magistrale les ombres, les gouffres, le supplément d’âme qu’on trouve ailleurs ?
En voilà un qui fait débat ! Bruno-Leonardo Gelber décide de ne rien faire comme les autres. S’écoute-t-il dans l’Adagio initial ? Ou pose-t-il un décor qui, de mesure en mesure, va nous entrainer dans un théâtre de tous les excès ? Certains admirent sa rage et son engagement, d’autres fustigent ses poses sinon son histrionisme, qui culmine dans un mouvement lent âprement discuté.
Le jeune Alfred Brendel nous maintient à distance, dans un premier mouvement comme vu de loin. Mais c’est pour mieux livrer un Andante désolé, si tendre dans son dépouillement. La prise de son dessert surement cette leçon beethovenienne touchée par la grâce, jamais démonstrative.
Et à la fin, c’est Wilhelm Kempff qui gagne. Hauteur de vue, doigts d’acier, ce Beethoven radiographié et d’une culture suprême est celui d’un narrateur, d’un metteur en scène millimétré du son : on dirait que le pianiste allemand compose en jouant, dans une lumière et mille arrière-plans. Les Adieux d’un maître, qui n’ont pas pris une ride.
palmarès:
N°1
Version B
Wilhelm Kempff (DG, 1964)
N°2
Version E
Alfred Brendel (Vox, 1961)
N°3
Version D
Bruno-Leonardo Gelber (Denon, 1989)
N°4
Version F
Jonathan Biss (Onyx, 2011)
N°5
Version A
Stephen Kovacevich (Warner, 2002)
N°6
Version C
Claudio Arrau (Philips, 1966)
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