Tableaux d'une exposition de Moussorgski

Le compositeur russe Modest Moussorgski (1839-1881)
Le compositeur russe Modest Moussorgski (1839-1881) ©Getty - Rischgitz / Hulton Archive
Le compositeur russe Modest Moussorgski (1839-1881) ©Getty - Rischgitz / Hulton Archive
Le compositeur russe Modest Moussorgski (1839-1881) ©Getty - Rischgitz / Hulton Archive
Publicité

Sophie Bourdais, Emmanuelle Giuliani et Yannick Millon élisent la version de référence des Tableaux d’une exposition de Moussorgski / Ravel.

Vous souhaitez participer à l'émission ?

Votez pour votre version préférée des Tableaux d'une exposition de Moussorgski et tentez de gagner le disque France Musique de la semaine

Le Disque classique du jour
15 min

Le Compte-rendu de Jérémie Rousseau

Beaucoup d’énergie déployée, mais par à-coups et sans nécessité interne. Les Tableaux d’une exposition de Valery Gergiev et du Philharmonique de Vienne se traînent et se délitent.

Publicité

Une leçon d’orchestre, indéniablement. Avec un regard clinique, à la limite de l’indifférence, posé sur la narration. Hermétique aux promenades, Fritz Reiner fait claquer sa phalange de Chicago, au détriment du mystère et de la poésie de chaque Tableau. On n’y est pas.

Pesante et pompeuse, la première Promenade laisse la place à un Gnomus calme et mesuré. Le Ballet des poussins dans leurs coques est un délice, avec une petite harmonie canaille qui semble piailler. Inégaux, George Szell et l’Orchestre de Cleveland composent au final un sacré numéro !

On aime être accueilli par cette promenade aimable, légère, simple. Avant que ne surgisse un Gnomus redoutablement inquiétant, d’une faramineuse montée en puissance – accents secs, cuivres grinçants, glissandos paniques des cordes : ce climat ! Tout fusionne dans le Ravel narratif et cinématographique peint par les Siècles et François-Xavier Roth.

Les sortilèges de l’orchestre ravélien et l’âme de Moussorgski réunis sous la baguette de Karel Ančerl, à la tête d’une Philharmonie tchèque fruitée en diable. On est éblouis par le chahut et la cacophonie millimétrée des Poussins, tout en relief et rebonds, avec une petite harmonie acérée. La Cabane sur des pattes de poule débouche sur une Grande Porte de Kiev noble, scintillante, jamais lourde. Quelle dramaturgie ! Que de saveurs !

Geste imparable et main de fer, Igor Markevitch pousse dans ses retranchements un Philharmonique de Berlin des grands jours, aux cuivres rougeoyants. La Promenade nous prend par la main, chantante, Gnomus, féroce, expose des teintes sadiques : jouerait-on à se faire peur ? Samuel Goldenberg accumule une tension insoutenable, avec une trompette à la limite de l’incident, entrecoupée par des cordes arrogantes. Une mono de 1953 qui n’a pas fini de nous réserver des surprises !

Palmarès

1) : Version D
Igor Markevitch
DG

Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par Igor Markevitch
Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par Igor Markevitch
- DG

2) : Version C
Karel Ancerl
Supraphon

Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par Karel Ancerl
Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par Karel Ancerl
- Supraphon

3) Version B
François-Xavier Roth
HM

Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par François-Xavier Roth
Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par François-Xavier Roth
- HM

4) : Version A
George Szell
Sony

Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par George Szell
Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par George Szell
- Sony

5) : Version F
Fritz Reiner
RCA

Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par Fritz Reiner
Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par Fritz Reiner
- RCA

6) : Version E
Valery Gergiev
Philips

Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par Valery Gergiev
Les tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski, dirigés par Valery Gergiev
- Philips
La tribune des critiques de disques
1h 56
Musicopolis
25 min

L'équipe