Vingt regards sur l'Enfant-Jésus d'Olivier Messiaen

Olivier Messiaen (en 1975)
Olivier Messiaen (en 1975) ©Getty - Erich Auerbach / Hulton Archive
Olivier Messiaen (en 1975) ©Getty - Erich Auerbach / Hulton Archive
Olivier Messiaen (en 1975) ©Getty - Erich Auerbach / Hulton Archive
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Bertrand Boissard, Sarah Léon et Yves Riesel élisent la version de référence des Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus d’Olivier Messiaen.

Emission enregistrée en public le jeudi 4 avril 2019 à 19h au Studio 109 le Maison de la radio.

compte-rendu:

On plonge dans un Regard du Père onctueux, soyeux, mais au final assez morne et distancié, comme indifférent. Martin Helmchen rate son entrée.

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Atypique, le Messiaen de Roger Muraro déconcerte. Son Regard du Père n’envoûte pas, on trouve la pièce un peu expédiée, sans le mystère et la dimension méditative qu’on y attend.

Sérieux et bien ancré dans les basses, le premier des Vingt Regards de Michel Béroff inquiète, grave comme une procession mortuaire. Mais on reste sur sa faim dans la sixième pièce : assez dur, Par lui tout a été fait paraît aussi précautionneux.

Yvonne Loriod se lance dans une lecture dramatisée des Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus : son Regard du Père suinte de noirceur, avec ses résonnances de glas, Par lui tout a été fait coule comme une lave en éruption, combat bouillonnant et fournaise dangereuse, grande respiration cosmique qui trouve, en un murmure, l’humilité tendre du Baiser à l’enfant. Mais la prise de son ferraille, estompant certains traits.

Le classicisme, la nudité de ce Messiaen limpide et sans effets signalent-elles une absence de caractère, d’audace, de vision ? Diable non ! Jean-Luc Ayroles affronte crânement Par lui tout a été fait, et le Baiser à l’Enfant chante admirablement dans son évidence, son émotion et sa simplicité désarmante.

On ne trouvera pas de version plus habitée, transcendante et enflammée des Vingt Regards que celle de Jean-Rodolphe Kars. Dans un concert phénoménal de juin 1976, comme touché par la grâce, le pianiste (et bientôt prêtre) soulève un à un les mystères du cycle, célébrant un Messiaen fervent et sensuel, éclaboussé de couleurs, parcouru de foudres et de fulgurances. Une merveille.

palmarès:

N°1
Version C
Jean-Rodolphe Kars (Piano Classics, 1976)

Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Jean-Rodolphe Kars
Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Jean-Rodolphe Kars
- Piano Classics

N°2
Version E
Jean-Luc Ayroles (Calliope, 2016)

Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Jean-Luc Ayroles
Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Jean-Luc Ayroles
- Calliope

N°3
Version B
Yvonne Loriod (Erato, 1973)

Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Yvonne Loriod
Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Yvonne Loriod
- Erato

N°4
Version A
Michel Béroff (EMI, 1969) 

Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Michel Beroff
Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Michel Beroff
- EMI

N°5
Version F
Roger Muraro (Accord, 1998)

Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Roger Muraro
Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Roger Muraro
- Accord

N°6
Version D
Martin Helmchen (Alpha, 2014)

Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Martin Helmchen
Vingt Regards sur l'enfant-Jésus de Messiaen par Martin Helmchen
- Alpha

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