Andreas Staier joue Froberger et Couperin au Festival de Royaumont

Andreas Staier © Josep Molina / andreas-staier.de
Andreas Staier © Josep Molina / andreas-staier.de
Andreas Staier © Josep Molina / andreas-staier.de
Andreas Staier © Josep Molina / andreas-staier.de
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Le 2 octobre 2016 au Festival de Royaumont, Andreas Staier recrée lors de ce récital de clavecin cinq inédits de Froberger qui ont réapparu récemment lors d'une vente. Et ensuite nous vous proposons des extraits d'un récital du luthiste Thomas Dunford donné en septembre dernier à Rouen

Froberger, ad libitum…

Né en 1616, le claviériste et compositeur allemand Johann Jakob Froberger aurait eu 400 ans en 2016 ! C’était un musicien cosmopolite : il a vécu en Italie, en France, en Allemagne, et a forgé son style à partir de toutes ces influences. Un style qui se caractérise par une impression d’extrême liberté de la part de l’interprète, comme si la musique n’était pas vraiment écrite, résultat, en quelque sorte, de cette double influence franco-italienne. En Italie, il s’est formé auprès de Frescobaldi, dont la musique n’est que rupture, dissonance, invention mélodique sans cesse renouvelée et virtuosité, donnant cette impression que le musicien « improvise ». Une caractéristique que l’on retrouve dans le stylus phantasicus de la musique allemande du 17e siècle, principalement celle de Froberger. Un style qui cherche à donner l’impression que le rythme et l’harmonie sont abolis et que le musicien improvise en toute liberté, avec le plus de fantaisie possible.

Mais Froberger s’est aussi imprégné de l’art des grands luthistes français du 17e siècle, comme Claude Fleury de Blancrocher. Auprès d’eux, il s’était familiarisé avec ce qu’on appelle le « style luté » ou « style brisé », une manière typique de la musique française au 17e siècle, qui consiste à jouer des accords en arpèges (notes par notes), mais dans un ordre irrégulier, pour créer, là encore, une sorte de suspens harmonique, une impression de déséquilibre et de délitement très raffiné. On comprend mieux pourquoi nombre de pièces de Froberger sont accompagnés de la mention « se joue avec Discretion », à comprendre dans son sens plus ancien de liberté, « à la guise » de l’interprète. Ad libitum…

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Johann Jacob Froberger
Johann Jacob Froberger

Programme du concert

Johann Jacob Froberger
Livre 1649 : Toccata n°1 la min. (FbWv 101)

Louis Couperin
Prélude à l’Imitation de Froberger en la mineur

Johann Caspar Ferdinand Fischer
Musicalischer Parnassus, de la Suite «Urania»: Toccata, Passacaglia

Johann Jacob Froberger
Capriccio sol majeur

Johann Jacob Froberger
Méditation en sol mineur

Louis Couperin
Suite en Fa Majeur
Prélude, Allemande grave, Courante, Sarabande, Chaconne

Louis Couperin
Tombeau de Mr. de Blancrocher

Johann Jacob Froberger
Tombeau en ré mineur

Johann Jacob Froberger
Afligée

Georg Muffat
Passacaglia

Johann Jacob Froberger
Suite n°30 en la mineur

Clavecin anonyme lyonnais, fin XVIIe siècle, ravalé par Joseph Collesse à Lyon en 1748, collection
privée, mis à disposition par Monsieur et Madame Soumagnac.

Andreas Staier, clavecin

John Dowland
John Dowland

Progarmme deuxième partie

John Dowland

Lachrimae

Go Cristal Tears

Semper Dowland, Semper Dolens

Come again

Thomas Dunford avec un quatuor vocal
Thomas Dunford, luth
Ruby Hugues, soprano
Lea Desandre, mezzo-soprano
Paul Agnew, ténor
Alain Buet, basse

Après-concert

Robert Schumann
Huit Fantasiestücke op. 12 (In der Nacht)
Andreas Staier, pianoforte
Harmonia Mundi