Avec Falstaff, Verdi relève dans le secret de ses vieux jours le défi de s’illustrer dans le genre léger. Christopher Purves tient le rôle de Sir John Falstaff face au Ford de Stéphane Degout et à la Meg Page d’Antoinette Dennefeld. Opéra mis en scène par Barrie Kosky et dirigé par Daniele Rustioni.
- Barrie Kosky Metteur en scène
- Stéphane Degout
Giuseppe Verdi – Arrigo Boito / d’après William Shakespeare,
Falstaff
Opera buffa en trois actes créé le 9 février 1893 à la Scala de Milan.
Représentation enregistrée ce 6 juillet 2021 par France Musique et diffusée en direct du Théâtre de l’Archevêché d’Aix-en-Provence. Nouvelle production du Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence en coproduction avec l’Opéra national de Lyon, le Komische Oper de Berlin et le Théâtre Bolchoï de Russie. Avec le soutien de Madame Aline Foriel-Destezet, grande donatrice exclusive du Théâtre de l’Archevêché.
Distribution :
Daniele Rustioni : Direction musicale
Barrie Kosky : Mise en scène
Christopher Purves : Sir John Falstaff, Baryton
Stéphane Degout : Ford, riche bourgeois, Baryton
Juan Francisco Gatell : Fenton, jeune gentilhomme, Ténor
Carmen Giannattasio : Mrs Alice Ford, Soprano
Daniela Barcellona : Interprète, Mrs Quickly , Mezzo-soprano
Giulia Semenzato : Nannetta, fille d'Alice Ford, Soprano
Antoinette Dennefeld : Mrs Meg Page, Mezzo-soprano
Gregory Bonfatti : Dottore Cajus, Ténor
Rodolphe Briand : Bardolfo, serviteur de Falstaff, Ténor
Antonio di Matteo : Pistola, autre serviteur de Falstaff, Basse
Choeur de l'Opéra de Lyon : Choeur
Roberto Balistreri : Chef de choeur
Orchestre de l'Opéra de Lyon : Orchestre
Katrin Lea Tag : Scénographie, costumes
Franck Evin : Lumière
Olaf A. Schmitt : Dramaturgie
Argument :
Par Timothée Picard, Dramaturge du Festival d’Aix
Acte I. Le docteur Cajus fait irruption à l’auberge de la Jarretière, quartier général de Sir John Falstaff, l’accusant d’avoir mis sa maison sens dessus dessous, et ses acolytes, Pistola et Bardolfo, de l’avoir fait boire pour mieux le détrousser. Il repart sans obtenir gain de cause. Le calme revenu, Falstaff constate qu’il n’a plus un sou en poche ; fort heureusement, il a fomenté un plan : séduire Alice Ford et Meg Page, deux commères fortunées qui, pense-t-il, ne seront certainement pas insensibles à ses charmes. Il demande à Pistola et Bardolfo de porter à chacune une lettre galante, mais les deux sbires se défaussent, prétextant leur sens de l’honneur. Falstaff raille leur hypocrisie et charge un page de la mission.
Alice, accompagnée de sa fille Nannetta, et Meg, flanquée de Mrs Quickly, n’en reviennent pas : elles ont reçu exactement la même déclaration d’amour en style fleuri et satisfait ; seul le nom de la destinataire a été changé. Amusées et scandalisées, elles jurent de se venger du vieux goujat bedonnant ! Envoyée en ambassadrice, Mrs Quickly le conviera à un rendez-vous chez Alice. Au même moment, Pistola et Bardolfo cherchant l’argent où il se trouve, viennent avertir Ford, secondé de Cajus et Fenton, des intentions de Falstaff. Ford est de tempérament jaloux et veut, lui aussi, ourdir une ruse. Profitant de l’inattention des aînés, Fenton et Nannetta se content tendrement fleurette.
Acte II. Bardolfo et Pistola feignent de faire amende honorable auprès de Falstaff pour introduire auprès de lui Mrs Quickly. Celle-ci se fait la messagère du rendez-vous galant que lui propose Alice, chez elle, le jour même. Falstaff se réjouit de sa bonne fortune. Ford lui succède maintenant, sous le faux nom de Fontana. Après l’avoir bien disposé au moyen d’une bouteille de vin et d’une bourse, il demande à Falstaff d’intercéder pour lui auprès d’Alice, pour laquelle, dit-il, il en pince sans être payé de retour. Rien de plus simple lui répond-il : son rustre de mari s’étant absenté, il a précisément rendez-vous avec elle sous peu. Tandis que Falstaff est parti s’habiller, Ford fulmine.
Grande agitation dans la maison de Ford : Mrs Quickly a raconté son entrevue avec Falstaff, suscitant l’hilarité générale ‒ à l’exception de Nannetta qui se lamente sur un tout autre sujet : son père la destine non à celui qu’elle aime, Fenton, mais au docteur Cajus. Sa mère tente de la rassurer mais voici que Falstaff s’approche. Superbement paré, le vieux beau se lance dans un badinage prétentieux et maladroit. Mrs Quickly, interrompt soudain la scène, faussement agitée, pour annoncer l’arrivée de Meg qui, mimant elle aussi l’effroi, signale celle de Ford. Cela faisait partie du stratagème ; sauf que c’est soudain la réalité : Ford est bien là, dans une colère noire, accompagné de Cajus, Bardolfo, Pistola et Fenton. Il veut fouiller la maison et en découdre avec l’amant de sa femme. Falstaff n’a que le temps de se réfugier derrière un paravent puis dans un panier de linge sale. Entendant du bruit, Ford surprend non pas Falstaff mais Nannetta dans les bras de Fenton. Profitant de la diversion, Alice demande aux domestiques de jeter le panier de linge sale dans la Tamise ‒ avec Falstaff dedans.
Acte III. Revenu à l’auberge de la Jarretière, Falstaff médite sur ses mésaventures, sur les années qui passent, et se console en buvant du vin. Survient Mrs Quickly, épiée au loin par tous les autres : malgré les réticences de Falstaff, elle le convainc de se rendre à un second rendezvous avec Alice. Ce sera à minuit, sous le grand chêne du parc de Windsor ; il devra être habillé en « chasseur noir ». L’idée est de lui donner une bonne leçon à l’occasion d’une terrifiante cérémonie de sabbat. Ford, dans la confidence, souhaite en profiter pour organiser sa propre ruse, et marier Nannetta à Cajus. Seul sous le chêne, Fenton chante son amour contrarié pour Nannetta. Arrive Falstaff dans une cape, coiffé de superbes cornes de cerf. Voyant Alice, il commence sa parade mais voici que la forêt, comme enchantée, se met à bruire et s’agiter et que la reine des fées s’approche ‒ Nannetta déguisée, bientôt rejointe par tous les autres, également travestis. Alice feint la peur et s’enfuit, laissant Falstaff seul. Celui-ci est terrorisé, d’autant que, lors du faux sabbat, il est roué de coups. Quand il reconnaît soudain Bardolfo parmi les comparses, il comprend qu’il a été victime d’un coup monté. Les masques tombent mais Falstaff retrouve bien vite sa superbe. Ford veut marier au plus vite Nannetta et Cajus mais accepte volontiers de bénir en même temps un second couple, également déguisé, que lui présente Alice. Il s’aperçoit trop tard qu’il a uni Cajus et Bardolfo, déguisé en reine des fées, et que l’autre couple n’est autre que celui formé par Nannetta et Fenton ! Ford s’incline. À la suite de Falstaff, l’assemblée conclut joyeusement qu’au fond « le monde n’est qu’une farce ».
© Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence
L’entracte :
Ludwig van Beethoven,
Dix Variations pour piano en si bémol Majeur sur le duo « La stessa la stessissima » de l'opéra Falstaff d'Antonio Salieri WoO 73 :
Variation 9
Rudolf Buchbinder : Piano
WARNER CLASSICS 0190295304843
- Interview de Barrie Kosky, metteur en scène.
Ralph Vaughan Williams,
Sir John in love :
Conclusion : Falstaff, Anne, Mrs Quickly, Fenton, Pistol, Mrs Page, Mrs Ford, Page, Chœur
- « Whether men do laugh or weep »
(« Que les hommes rient ou pleurent » - Acte IV Sc 2)
- Dance
Raimund Herincx : Sir John Falstaff, Baryton
Wendy Eathorne : Anne Page, Soprano
Helen Watts : Mrs Quickly, Contralto
Robert Tear : Fenton, Ténor
Richard Van Allan : Pistol, Basse
Felicity Palmer : Mrs Page, Mezzo-soprano
Elizabeth Bainbridge : Mrs Ford, Mezzo-soprano
John Noble : Page, Ténor
Chœur John Alldis
John Alldis : Chef de Chœur
New Philharmonia Orchestra
direction : Meredith Davies
WARNER (EMI) CLASSICS 5661232
- Interview du baryton Stéphane Degout qui interprète le rôle de Ford ce soir.
Erik Satie,
Trois Morceaux en forme de poire - Prolongation du même
Aldo Ciccolini, piano
WARNER (EMI) CLASSICS 685829 2
Ouvrage de référence :
L’Avant-Scène Opéra : Falstaff de Verdi
n°87/88 – ISBN : 2-84385-070-3
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