Le Quatuor Arditti dans Maïda, Mason, Jolas. Hélène Collerette, Vanessa Wagner, Murcof dans Arvo Pärt.

Le Quatuor Arditti
Le Quatuor Arditti - Astrid Karger
Le Quatuor Arditti - Astrid Karger
Le Quatuor Arditti - Astrid Karger
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Le 14 janvier dernier le Quatuor Arditti créait des pièces de Clara Maïda, Christian Mason et Betsy Jolas à la Cité de la musique. Le 11 janvier dernier le récital d'Hélène Collerette, Vanessa Wagner et Murcof était consacré à Arvo Pärt.

Première partie :

Concert donné le 14 janvier 2020 à 19h en l'Amphithéâtre de la Cité de la musique à Paris dans le cadre de la Biennale de quatuors à cordes.

Ce concert s’ouvrait avec la création française d’une pièce de Clara Maïda, compositrice qui vit entre Paris et Berlin. La partition s’intitule…, das spinnt…, c’est le deuxième volet d’un cycle qui s’intitule www, en référence au réseau internet. Le verbe « spinnen » en allemand fait référence à l’action de filer, de tisser la toile, et le titre « das spinnt » pourrait être traduit par, « qui tisse la toile » ou « qui file ». Clara Maïda joue sur le double sens de l’expression « du spinnst » en allemand qui signifie « tu es fou ». L’écriture de la partition joue aussi avec cette idée de la toile, de réseau et de connexion, avec des trajectoires dans toutes les directions, des bifurcations et des proliférations.

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Clara Maïda : ..., das spinnt... pour quatuor à cordes amplifié.
Commande du ministère français de la Culture et de la Communication et du Quatuor Arditti - Création francaise

Christian Mason, compositeur anglais, est né en 1984, il a été l’élève de George Benjamin au King’s College de Londres. Ce quatuor s’intitule This present moment used to be the unimaginable future, « cet instant présent était un avenir inimagineable », le titre est emprunté à un livre de Stewart Brand, qui évoque une horloge qui marque le temps pendant 10 000 ans. Cette pièce est en quatre mouvements, chacun explore un moment, un état, une situation.

Christian Mason : This present moment used to be the unimaginable future
Commande de la Philharmonie de Cologne, de ProQuartet et de la Philharmonie de Paris - Création mondiale
1. Supernal : with a fluid sense of time
2. Breathing: gentle, luminous, intimate, as if time hardly existed…
3. Lost in a mist…
4. Joyfully resonant : with a sense of transparency

Betsy Jolas, née en 1926, est l’une des grandes personnalités de sa génération. Le quatuor qui suit, se souvient d’un voyage à Bali, qui lui inspira également sa B for Sonata, et en particulier de ce moment de promenade dans l’obscurité et de l’apparition soudaine, en pleine action, d’un Topeng, « théâtre musical balinais à un acteur incarnant successivement plusieurs personnages légendaires au moyen de changements de masque effectués dans la plus grande agitation derrière un rideau, le tout au son d’un gamelan déchaîné », précise la compositrice. Ce souvenir agit ici comme dans un rêve.

Betsy Jolas : Quatuor à cordes n°8 "Topeng".
Commande de la Philharmonie de Berlin, du Southbank Centre London, de ProQuartet et de la Philharmonie de Paris - Création mondiale

Quatuor Arditti:
Irvine Arditti, violon
Ashot Sarkissjan, violon
Ralf Ehlers, alto
Lucas Fels, violoncelle

Prise de son pour France Musique : Adrien Gazza et Michel Gacic
Réalisation : Olivier Guérin

La chronique de Christian Merlin
4 min
Les grands entretiens
26 min

Seconde partie :

enregistré le 11 janvier 2020 à 20h au Studio 104 de la Maison de la Radio, dans le cadre du week-end consacré à Arvo Pärt.

Le concert s’ouvrait avec une des pièces les plus célèbres d’Arvo Pärt, Fratres, nous y retrouvons cette apparente simplicité qui a fait le succès du compositeur.
Suivaient : Pari intervallo, une partition de la même époque, une pièce sombre, en hommage à son beau-père, le titre signifie en latin « à égale distance ».
Trivium, qui joue sur l’idée spirituelle de la trinité, en s’appuyant sur les trois notes de l’accord de ré mineur.
Variationen zur Gesundung von Arinuschka, « Variations pour la guérison d’Arinuschka » (la fille du compositeur qui avait été opérée de l'appendicite), les variations sont d’abord en mineur puis en majeur, le compositeur joue sur les harmoniques, notamment en appuyant sur les touches du piano sans les faire sonner.
Für Alina, est une pièce contemplative, très importante dans le parcours d’Arvo Pärt : c’est avec elle qu’il reprend la plume après avoir arrêté la composition pendant plusieurs années pour étudier la musique médiévale, cette pièce inaugure d’une certaine façon sa nouvelle manière, avec cette idée des cloches suggérées par des notes très aiguës et très graves, le compositeur parle de « tintinnabuli », chaque note de la mélodie est associée à une note de l’accord qui harmonise le tout.
S_arah was Ninety Years Old_, solo joué par Murcof, librement inspirée d’une partition de Pärt fondée sur les combinaisons de quatre sons. Et pour finir, Spiegel im Spiegel, « miroir dans le miroir », sorte de berceuse construite autour du la, centre de gravité de la pièce.

Arvo Pärt
Fratres (1977), pour violon et piano, version avec électronique
Pari Intervallo (1976-1980), version pour piano et électronique
Trivium (1976), version pour piano et électronique
Variationen zur Gesundung von Arinuschka (1977), version pour piano et électronique
Für Alina (1976), version pour piano et électronique
Murcof / Arvo Pärt : Sarah was ninety years old, pièce solo pour électronique, librement inspirée de « Sarah Was Ninety Years Old »
Spiegel im Spiegel, version pour violon et piano avec électronique (1978) 

Bis
Philip Glass : Metamorphosis II (1988)

Hélène Collerette violon
Vanessa Wagner piano
Murcof électronique

Prise de son pour France Musique : Delphine Baudet avec Régis Nicolas, Kevin Delcourt et Baptiste Lesnard
Réalisation : Charlotte Thoreau La Salle
Mise en ondes : Elsa Biston

Carrefour de la création
1h 00

Après concert

Pascal Dusapin (né en 1955) : Beckett’s Bones pour soprano, clarinette et piano (2016) - 1. Break of day, 2. When forty winners…, 3. I feel I am, 4. Proverbs of Hell, 5. Slow, slow, fresh fount
Accroche Note
Françoise Kubler, soprano
Armand Angster, clarinette
Wilhem Latchoumia, piano
Enr. 2019
Nowlands / TAC 016

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