Les Arts Florissants, William Christie invités au Salon de la Duchesse du Maine

William Christie
William Christie - Denis Rouvre
William Christie - Denis Rouvre
William Christie - Denis Rouvre
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Les Arts Florissants de William Christie - reconstituent le temps d'un concert - l’une des grandes soirées mondaines et musicales de la Duchesse du Maine. L’occasion de découvrir quelques compositeurs méconnus de l’époque, comme Nicolas Bernier ou Jean-Joseph Mouret.

Programme du concert

Concert donné le 30 janvier 2020 dans la Salle de Musique de la Chaux-de-Fonds

Au tout début du 18e siècle, la Duchesse du Maine organisait de grandes soirées mondaines et musicales.
Cette Duchesse - haute en couleurs - avait épousé un fils légitimé de Louis XIV, le Duc du Maine, qui était, dit-on, son bâtard préféré, fils de Madame de Montespan. C’est à cette époque que la Duchesse, insomniaque, organise en son Château de Sceaux, ce qui est resté célèbre sous le nom des « Grandes Nuits de Sceaux », qui attiraient toutes les figures de la cour en mal de divertissement.
C’est un certain Jean-Joseph Mouret, surintendant de la musique de Sceaux, qui organise les réjouissances : un compositeur avignonnais qui s’est illustré dans tous les domaines, des plus sérieux motets aux chansons à boire. Il attire autour de lui, à la cour de Sceaux, d'autres compositeurs tels que Nicolas Bernier ou Louis-Nicolas Clérambault qui viennent ainsi courtiser la duchesse en lui dédicaçant certaines de leurs œuvres.

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Nicolas Bernier (1664-1734) : Jupiter et Europe : Q_ue de notre bonheur l'amour soit le seul maître_, extrait du Quatrième Livre (1705)

Jean Joseph Mouret : Second concert de chambre à deux et trois parties, Second livre (1738) 

Louis-Nicolas Clérambault, était le surintendant de la musique particulière de Madame de Maintenon. C’est LE grand maître de la cantate française, ces pièces lyriques assez brèves, à un ou deux personnages, étaient taillées pour se donner dans les salons. Il a d'ailleurs atteint dans le genre un raffinement absolu, comme dans la cantate L’Amour piqué par une abeille. Là encore, hommage direct à la Duchesse, très petite de taille et d’un caractère emporté, qui avait créé l’ordre dit « de la Mouche à miel », parodie des ordres de chevalerie. L’abeille son symbole, était accompagné de la devise : « Piccola si, ma fa pur gravi le ferite » (« Elle est petite, mais fait de graves blessures ».

Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749), Marie de Louvencourt : L'Amour piqué par une abeille, extrait du Livre I des cantates (1710)

On riait aussi à la cour de la Duchesse du Maine, notamment en entendant les chansons à boire du maitre musical des lieux, Jean-Joseph Mouret. La chanson à boire, tradition française s’il en est, était très répandu à l’époque…

Jean Joseph Mouret : Airs sérieux et à boire, 3ème livre (1720)
1. Prends la pinte Claudine
2. Du Dieu du vin quand tu chantes la gloire
3. Buvons enyvrons nous tous deux

Nicolas Bernier était comme Clérambault, l’un des grands serviteurs de la cantate française. Dans le domaine religieux, il a occupé de hautes fonctions à la Sainte-Chapelle et à la Chapelle Royale, où il succède respectivement à Charpentier et à De Lalande. Sa cantate L’Amour vainqueur, est un incontournable du genre. L’amour y est présenté comme triomphant de toute chose (la guerre, le vin et même le mariage !)

Nicolas Bernier (1664-1734), Monsieur Thibault : L'Amour vainqueur, extrait des Cantates françoises ou Musique de chambre à voix seule (1718)

Jean Joseph Mouret : Premier concert de chambre à deux et trois parties, Premier livre (1734 ) 

La cantate Diane et Endymion de Nicolas Bernier traite du couple mythologique dont les auditeurs de l’époque devaient connaitre le sens caché. On ne sait pas qui était visé. Le mystère reste entier…

Nicolas Bernier (1664-1734), Louis Fusellier : Diane et Endimion, cantate pour soprano, basse et continuo, Livre II (1703)

BIS 1 : André Campra (1660-1744)  : Enée & Didon : Volez, Hymen, volez, quand l'Amour vous appelle, extrait de la sixième cantate à deux voix avec basse de viole et clavecin (1714)

BIS 2 : Jean-Philippe Rameau (1683-1764), Louis Fuzelier (1672-1752) : Forêts paisibles, extrait des Indes Galantes - (1736 )

Emmanuelle de Negri, soprano
Thomas Dolié, baryton
Emmanuel Resche et Théotime Langlois de Swarte, violons
Serge Saitta, flûte
Les Arts Florissants dirigé par William Christie, direction

L'Après-Concert

Alessandro Stradella : San Giovanni Battista     Paul-Antoine Benos-Djian, contre-ténor (Giovanni Battista)  
Alicia Amo, soprano (Erodiade fille)  
Gaia Petrone, Mezzo-soprano (Erodiade mère)  
Olivier Dejean, basse (Erode)  
Artavazd Sargsyan, ténor (Le conseiller)  
Le Banquet Céleste dirigé par Damien Guillon
[Alpha 390169]

Michel Lambert : Tout l'Univers obéit à l'Amour
William Christie, clavecin  
Florence Malgoire et Tami Troman, violons  
Myriam Rignol, basse de viole  
Thomas Dunford, théorbe  
Les ars Flo dirigés par William Christie  
[Arts Florissants HAF8905276]

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