Study of the Invisible - Vanessa Wagner

S’il y a une constante chez Vanessa Wagner, c’est bien sa versatilité. Parallèlement à sa carrière de musicienne interprétant le grand répertoire soliste, chambriste et concertant sur les scènes du monde entier (et l’enregistrant pour le label La Dolce Volta), celle que Le Monde qualifie de « pianiste la plus délicieusement singulière de sa génération » et que Libération décrit comme « une des pianistes les plus curieuses et captivantes du paysage hexagonal » arpente avec la complicité du label InFiné des chemins tout aussi personnels, mais peut-être plus intimes. Après Statea en 2016, en duo avec le musicien électronique Murcof, elle vient aujourd’hui poursuivre avec Study Of The Invisible le voyage entamé sur son disque solo Inland (2019). Répertoire contemporain et intemporel que l’on qualifiera, pour aller vite, de « minimaliste », mais qui recouvre en réalité une multitude d’univers singuliers et de personnalités musicales souvent hors du commun, toutes générations confondues.

En France voire en Europe, Vanessa Wagner est pratiquement la seule pianiste classique à aborder ce répertoire contemporain et intemporel. Study Of The Invisible présente des interprétations de pièces par un éventail de compositeurs qui comprend Suzanne Ciani, Harold Budd, David Lang, Bryce Dessner et Phillip Glass.

Le premier morceau extrait de l'album est sa version singulière de Celeste de Roger et Brian Eno,  enregistrée pour la première fois pour piano acoustique. Le titre est initialement sorti dans Mixing Colors sur le label Deutsch Gramophone en 2020. Brian Eno admet que la majeure partie de l'album a été composée lors d'un voyage en train. La beauté nue de la mélodie jouée au piano par Vanessa Wagner dans son interprétation donne une nouvelle profondeur et intériorité à la pièce.

J'écoute depuis de nombreuses années la musique de Brian Eno, ses nappes ambiantes et ses atmosphères planantes d'où parfois (...) des mélodies émergent. En réécoutant la version synthétiseur de Celeste jouée par Roger Eno, j'ai pensé que le son acoustique d'un piano solo lui donnerait une couleur différente, peut-être plus intemporelle. La pureté du son du piano privilégie l'aspect mélodique de cette pièce, tout en préservant son noyau mélancolique.
Vanessa Wagner