L'invité : Thierry Escaich

L'invité : Thierry Escaich
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Le compositeur vient évoquer la création de son Concerto pour orchestre, lors du gala d'ouverture de la Philharmonie de Paris.

Avec

Le billet d'Arnaud Merlin

« Puisque c’est la première émission de l’année, il est de tradition d’émettre un vœu, évidemment en rapport avec ce qui nous occupe sur cette antenne, la musique. Le mien tient en une phrase : éliminer définitivement du vocabulaire l’expression « musiques actuelles ». Née d’une réflexion de bureau sans rapport avec le terrain, cette dénomination passe-partout se révèle néfaste à tous points de vue : non seulement elle sert aujourd’hui de cache-sexe à un ministère de la culture en mal de projet, mais elle permet aussi à des municipalités d’abriter leur démagogie derrière un discours sociologiquement brumeux. Plus grave, elle ravive de vaines polémiques entre les tenants hautains d’une musique dite « sérieuse », une musique « d’art », et les défenseurs des autres musiques, censées être « commerciales », peu dignes et donc illégitimes artistiquement. Comme toujours en pareil cas, dans cette impasse franchouillarde où la pensée n’est guère argumentée, il est assez sain d’aller voir ailleurs ce qui se dit de tout cela. La réponse est assez simple : il n’y a guère que dans notre beau pays, où l’on juge les artistes à leurs décorations et non pas à leur talent, que ce type de débat existe encore. La lecture du tout nouvel ouvrage du critique américain Alex Ross est en ce sens franchement roborative. Dans la continuité de son lumineux essai The Rest Is Noise, qui avait défrayé la chronique en 2007 avant d’être traduit dans de nombreuses langues, un passionnant recueil d’articles réunis sous le titre de Listen To This paraît cette semaine chez Actes Sud dans une fidèle traduction française de Laurent Slaars. On y suit l’auteur dans des reportages au long cours pour son journal, The New Yorker, dans une réflexion transversale sur la basse obstinée, de la chaconne du 17e siècle jusqu’à Led Zeppelin, ou dans une démarche empathique au plus près des musiciens, d’hier comme Schubert et Brahms, ou d’aujourd’hui comme le groupe Radiohead ou la chanteuse Björk. Faut-il préciser que ce bol d’air frais se lit comme un roman ? »

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**♫ ** Björk (née en 1965)
Miövikudags
Björk, Jake Davies, voix et instruments, programmation
« Medulla »
Polydor 9867589

Le reportage de Pierre Rigaudière

Ambidextre de Pierre-Yves Macé au Festival d’Automne

En novembre dernier, le Festival d’Automne présentait une création du compositeur **Pierre-Yves Macé ** spécifiquement conçue pour le chœur d’enfants du collège Jean-Philippe Rameau de Versailles, appuyé par deux musiciens de l’ensemble L’Instant Donné. À l’occasion d’une répétition, nous rencontrons le compositeur, qui retrace la mise en œuvre de ce projet et commente le texte de Julien d’Abrigeon, Pas Billy the Kid, dont de larges extraits ont servi de support à cette pièce. Le chef de chœur **Christophe Junivart ** donne quant à lui un aperçu du travail réalisé avec les élèves.

♫** Pierre-Yves Macé**
Ambidextre
Elsa Balas, alto
Nicolas Carpentier, violoncelle
Chœur d’enfants Jean-Philippe Rameau de Versailles
Christophe Junivart
, chef de chœur
Extraits enregistrés en répétition.

**L'invité : ** Thierry Escaich

Le mercredi 14 janvier s'ouvre le premier acte de la Philharmonie de Paris. A cette occasion, l’Orchestre de Paris s'entourera de solistes de renommée internationale pour donner à entendre « les mille et une facettes de la musique française ». « Trait d’union entre l’art d’hier et celui d’aujourd’hui », le programme réunit Dutilleux, Fauré, Ravel et le* Concerto pour orchestre* de Thierry Escaich, commande de la Philharmonie de Paris et de l'Orchestre de Paris, qui « lancera la Philharmonie vers l’avenir ».

► Gala d'ouverture 1 de la Philharmonie de Paris
Par l'Orchestre de Paris sous la direction de Paavo Järvi
Mercredi 14 janvier - 20h30
Plus d'informations sur le site de la Philharmonie de Paris

Né en 1965 à Nogent sur Marne, et formé au Conservatoire de Paris, où il enseigne, depuis 1992, l’écriture et l’improvisation, Thierry Escaich mène une double carrière de compositeur et de concertiste international. Titulaire de la tribune de Saint-Étienne-du-Mont (Paris) depuis 1997, il représente l'école d'orgue française d'improvisation et réalise l’accompagnement de films muets. En résidence successivement à l’Orchestre national de Lille, à l’Orchestre de Bretagne et à l’Orchestre national de Lyon, il a composé une centaine de pièces. Outre son propre instrument, il aborde les genres et les effectifs les plus variés, à la recherche de nouveaux horizons sonores : Litanies de l’ombre pour piano (1990), *Trois Motets * pour douze voix et orgue (1998), Le Dernier Évangile (oratorio, 1999), *Spring’s Dance * pour deux pianos et percussion (2003), *Chaconne * (2000) et Vertiges de la croix * (2004) pour grand orchestre, Les Nuits hallucinées * pour mezzo et orchestre (2008), La Barque solaire pour orgue et orchestre (2008), Concerto pour violon et orchestre (2009), *The Lost Dancer * (ballet créé à New York en 2010)… D’essence modale, caractérisée par son énergie rythmique et sa richesse polyphonique, son écriture trouve sa source aussi bien dans le plain-chant grégorien que chez Brahms, Bartók, Ravel ou Messiaen.
Eléments biographiques issus du site du CDMC.

Site du compositeur Thierry Escaich

► Programmation musicale :
♫ **Henri Dutilleux ** (1916-2013)
Symphonie n° 2 Le Double, pour orchestre – II. Andantino sostenuto
Orchestre de Paris
Daniel Barenboïm
, direction
Elatus / Warner
plage 6

Thierry Escaich (né en 1965)
Les Nuits hallucinées – I. Dans la nuit (Henri Michaux) pour mezzo-soprano et orchestre
Nora Gubisch, mezzo-soprano
Orchestre National de Lyon
Jun Markl
, direction
Enr. 2008
Universal 476 4369

Thierry Escaich (né en 1965)
La Barque solaire, poème symphonique pour orgue et orchestre (extrait)
Thierry Escaich, orgue
Orchestre national de Lyon
Jun Märkl
, direction
Enr. 2009
Accord / Universal 476 4369

► Réécoutez pendant 30 jours le concert diffusé en première partie de soirée dans les Lundis de la contemporaine : Carte blanche à Peter Eötvös (2/2) - Auditorium de la Maison de la Radio

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