Gaston Couté ou la révolte des gens de peu

Gaston Couté
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Natif de Meung-sur-Loire, il s’est voulu la voix des gens que personne n’écoute. Mais Gaston Couté s’est tu trop tôt.

  • Aujourd’hui, 28 juin, je voudrais vous parler de Gaston Couté, mort le 28 juin 1911 à l’âge de trente ans. 

Quand le cortège funéraire de Gaston Couté quitte l’hôpital Lariboisière pour la gare d’Austerlitz, d’où le cercueil sera acheminé à Meung-sur-Loire, dans le Loiret, où il sera enterré, il passe devant le chantier du métro en construction. Les terrassiers cessent le travail et exigent de porter le cercueil. Mais, à Meung-sur-Loire, le maire n’assiste pas à l’enterrement du défunt, qui est pourtant son beau-frère : il doit assister à la répétition de la fanfare municipale… Toute la vie et l’œuvre de Gaston Couté semble résumée par la journée de son enterrement : l’hommage des ouvriers, le mépris des puissants.
Il est vrai qu’il y a peu de voix aussi passionnément dressées contre l’injustice sociale, contre la violence faite aux faibles, contre la morgue des possédants et de leurs valets. En 1903, par exemple, le grand Mayol a enregistré Le Gâs qu’a perdu l’esprit, qu’il chante à la Scala, un des plus grands cafés-concerts de Paris : « Ohé là-bas ! bourgeois qui passe / Arrive ici que je t’embrasse / T’es mon frère que je te dis / Car, quoique t’as de beaux habits / Et moi, des hardes en guenilles / J’ons tous deux la même famille » ; au refrain : « Mon bon Monsieur pardonnez-lui / Car il ne sait pas ce qu’il dit / C’est un gâs qu’a perdu l’esprit ». Eh oui : croire en la fraternité entre les pauvres et les riches, c’est cela, être fou.

Nous écoutons : Le Gâs qu’a perdu l’esprit, une des chansons les plus célèbres de Gaston Couté, enregistrée en 2008 par Michel Desproges. 

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