On doit à Gilles de Tarascon une messe des défunts qui sera jouée pour maint grand personne défunt, à commencer par ses propres funérailles.
- Aujourd’hui, 5 février, je voudrais vous parler de Jean Gilles, mort le 5 février 1705 à l’âge de trente-sept ans.
À dix ans, Jean Gilles est déjà remarqué pour ses qualités de musicien et pour sa santé fragile. Né en 1668 à Tarascon, il est définitivement admis en 1678 dans le chœur de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence. Son maître est Guillaume Poitevin, qui a déjà formé Antoine Campra, qui a huit ans de plus que Gilles de Tarascon – comme l’appellent beaucoup de sources d’époque – et restera toujours son ami.
Jean Gilles a vingt-cinq ans quand meurt son maître, qu’il remplace au poste de maître de chapelle de la cathédrale d’Aix-en-Provence. Puis, deux ans plus tard, il part à la cathédrale d’Agde puis, deux ans plus tard, encore, il est nommé au poste de maître de chapelle de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, où il succède à Antoine Campra, parti à Notre-Dame de Paris.
On s’arrache Jean Gilles… Tout chez lui est élégance, et notamment l'alliance d'une inventive veine mélodique italienne et d'une rigueur harmonique typiquement française. On peut être étourdi, par exemple, par la solennelle splendeur ambitieuse de ses Lamentations, composées à Aix-en-Provence. Alors que ses confrères font s'élever une voix soliste avec une basse continue, il déploie un chœur sur un vaste orchestre à cordes. Il y a là l'audace d'un compositeur ambitieux de vingt-quatre ans, mais aussi l'autorité visionnaire qui fait les grands maîtres de chapelle, capables de mobiliser moyens et énergies pour le prestige et donc l'influence d’un diocèse.
Nous écoutons :
Le Sanctus de la Messe de requiem en sol majeur de Jean Gilles enregistrée en 2008 par l’orchestre Les Passions dirigé par Jean-Marc Andrieu et le chœur de chambre Les Éléments dirigé par Joël Suhubiette.
L'équipe
- Production