Confrère et duelliste de Ludwig van Beethoven, il a poursuivi une ambitieuse carrière d’instrumentiste et de compositeur à travers l’Europe en plein orage napoléonien
- Aujourd’hui, 21 mai, je voudrais vous parler de Josef Woelfl, mort le 21 mai 1812 à l’âge de trente-huit ans.
Nous sommes vers 1799 à Vienne. Deux pianoforte face à face et, dans la salle, des amateurs vivent une ivresse unique. Ce qui se joue existe dans toutes les disciplines artistiques – l'escrime, le hip-hop, l’alexandrin, l’insulte – et cela s’appelle un duel.
D’emblée, je vous le dis : il n’y aura pas de vainqueur, sinon la musique, et puis les regrets que l’on ne puisse retranscrire à la volée tout ce qui est joué par Ludwig van Beethoven et Josef Woelfl. Les témoins disent que l’on aurait toute une vie de sonates à méditer. Alors, pour la fougue, le sentiment, Beethoven domine. Mais pour la rigueur, la technique, la virtuosité, c’est Woelfl. Il faut dire que c’est un personnage spectaculaire. Nettement plus d’un mètre quatre-vingt, des mains immenses, un corps et un visage qui semblent traversés en permanence par une onde de joie, par un rayon de soleil. Mais avec le sombre Beethoven, c’est une franche complicité, une cordialité qui dépasse la seule estime entre deux immenses musiciens.
Nous écoutons : Le Quatuor en sol majeur op. 10 n° 4 prestissimo de Josef Woelfl, enregistré en 2011 par le Quatuor Mosaïques.
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