Il faut peut-être plus encore de folie qu’ailleurs pour rompre les amarres du jazz mainstream dans l’Empire du Soleil levant. Cet autodidacte au parcours tragique est devenu une légende underground…
- Aujourd’hui, 9 septembre, je voudrais vous parler de Kaoru Abe, mort le 9 septembre 1978 à l’âge de vingt-neuf ans.
Le free jazz, ce n’est pas seulement de la musique. C’est un combat. Jouer free, c’est rompre, partir, affronter. Dans les années 60-70, c’est une histoire de francs-tireurs qui prennent des risques énormes pour détruire les vieilles structures. Alors imaginez au Japon…
Là-bas, on compte vite les artistes qui se lancent dans le free jazz. Kaoru Abe a d’autant plus de courage – ou de raison de le faire qu’il est cousin de Kyu Sakamoto, chanteur pop qui, en 1963, est l’unique artiste de l’Histoire à obtenir un n° 1 des ventes aux États-Unis avec une chanson en japonais.
Kaoru Abe quitte le lycée à dix-sept ans pour se consacrer à temps plein à la musique. Pas d’école de musique, pas de conservatoire, pas de mentor, un autodidacte complet. À dix-neuf ans, en 1968, il commence à jouer dans les clubs.
Nous écoutons :
Une improvisation de Kaoru Abe au saxophone alto au club Machikado de Sapporo, au Japon, le 28 août 1978, douze jours avant sa mort – ce serait son dernier concert d’après la pochette de cet album publié par le label japonais DIW en 1989.
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