Karen Dalton ou l’injuste hiver

Portrait de la chanteuse folk Karen Dalton pour une promotion de Capitol Records vers 1969
Portrait de la chanteuse folk Karen Dalton pour une promotion de Capitol Records vers 1969 ©Getty -  Michael Ochs Archives /
Portrait de la chanteuse folk Karen Dalton pour une promotion de Capitol Records vers 1969 ©Getty - Michael Ochs Archives /
Portrait de la chanteuse folk Karen Dalton pour une promotion de Capitol Records vers 1969 ©Getty - Michael Ochs Archives /
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Son immense talent admiré par Bob Dylan a été contrarié par ses difficultés psychologiques et de multiples addictions. Une tragédie américaine…

  • Aujourd’hui, 19 mars, je voudrais vous parler de Karen Dalton, morte le 19 mars 1993 à l’âge de cinquante-cinq ans. 

La plupart d’entre nous mourons une seule fois, et de manière assez nette. Le cœur s’arrête et c’est fini.
Mais certains humains meurent d’une manière plus lente – on pourrait même dire permanente. Karen Dalton a mis longtemps à mourir ; on peut même dire qu’elle n’a fait que cela : échapper à la vie, glisser hors de tout ce qui peut faire présence au monde, comme malgré la force du génie musical qui l’habite.
Elle est née en 1937 dans l’Oklahoma – elle est d’origine cherokee et irlandaise. Elle part vite à New York et, à vingt et un ans, elle a déjà divorcé deux fois, s’est fait retirer la garde de son fils et vit avec sa fille – déjà – dans la plus extrême précarité. Elle est très tôt ravagée par des addictions variées, notamment l’héroïne, et son comportement n’est pas animé par la plus claire rationalité.
Elle a été révélée au début des années 60, dans le Village, à New York, dans ce milieu des chanteurs folk encore inconnus du grand public – il s’appellent Fred Neil, Tim Hardin, Bob Dylan…
Bob Dylan, dans ses mémoires, en 2004, écrit tout simplement : « Ma chanteuse préférée dans ces parages était Karen Dalton. J’ai chanté avec elle, quelquefois ».
Et encore, s’il n’y avait que Dylan ! Nick Cave, Devendra Banhart, Lenny Kaye, les musiciens admirateurs de Karen Dalton sont nombreux, dans toutes les générations d’artistes depuis une cinquantaine d’années. Cela fait comme une conspiration autour du nom et de la mémoire de Karen Dalton. 

Nous écoutons :
Reason to Believe, chanson enregistrée par Karen Dalton en 1966, écrite et composée par Tim Hardin (qui était dans « Les Grands Macabres » le 29 décembre). 

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À réécouter : Autour de Karen Dalton
Label pop
58 min

Programmation musicale

  • 12h28
    Wer ist das (Acte III Sc 2) Jack et Lulu
    Wer ist das (Acte III Sc 2) Jack et Lulu
    Alban Berg (Compositeur)
    Wer ist das (Acte III Sc 2) Jack et Lulu

    Pierre Boulez (Chef d'orchestre), Teresa Stratas (Soprano), Yvonne Minton (Mezzo-soprano), Hanna Schwarz (Contralto), Divers, Orchestre du Théâtre National de L'Opéra de Paris

    Album Lulu ( Intégrale )
    Label Deutsche Grammophon (415489-2)

L'équipe