Maïotte Almaby, une femme cheffe dans la biguine.

Maïotte Almaby, en tenue traditionelle antillaise
Maïotte Almaby, en tenue traditionelle antillaise
Maïotte Almaby, en tenue traditionelle antillaise
Maïotte Almaby, en tenue traditionelle antillaise
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Première « femme de couleur » à avoir intégré le Conservatoire de Paris et compositrice classique, elle fut aussi une personnalité majeure de la musique antillaise à Paris.

Emission non diffusée en raison d'un mouvement de grève.

  • Aujourd’hui, 17 juin, je voudrais vous parler de Maïotte Almaby, morte le 17 juin 1939 à l’âge de quarante-neuf ans.

Être musicien, ce n’est pas toujours facile. Et ça l’est encore moins quand on n’est pas blanc, ou quand on n’est pas un homme. Quand Maïotte Almaby veut passer le concours d’auteur de la Sacem en décembre 1934 – puisqu’à l’époque il faut passer un examen prouvant que l’on sait écrire un texte de chanson pour toucher des droits d’auteur –, quand elle veut passer l’examen, donc, elle doit préciser se présenter avec cette formule : « Didier, Marie Eustasie, épouse assistée et autorisée de M. Almaby, signant Maïotte Almaby dite Waddy ».
En deux lignes, tant de choses. « L’épouse assistée et autorisée », c’est la première femme « de couleur » à avoir été admise rue de Madrid, peu avant la Première Guerre mondiale. Elle est sortie du Conservatoire de Paris nantie de ses prix de violon et de chant.
Cette Martiniquaise à la peau relativement claire est née à Toulon en 1890. Père officier d’artillerie de marine – monsieur Georges Didier – et sa mère est une demoiselle Waddy, comme on dit aux Antilles, qui tient son patronyme, dit-on, d’un ancêtre britannique. Quand elle découvre la Martinique, à la fin des années 1910, avec ses parents de retour au pays natal, elle commence une très sage carrière de professeure de musique à Fort-de-France. À trente et un ans seulement, elle épouse un ingénieur des travaux publics, Marie, Athanase, Marcel Almaby. Et vous vous en doutez, Maïotte, c’est le surnom d’enfant de la petite Marie Didier.

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Nous écoutons :
Chaud Biguine, composition de Maïotte Almaby, qu’elle enregistre en novembre 1937 avec son orchestre – la seule formation de biguine dirigée par une femme à son époque.

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