Vic Chesnutt, le désespoir farceur

 5 octobre 2005 : Vic Chesnutt au Hi Tone
 5 octobre 2005 : Vic Chesnutt au Hi Tone  ©Getty - Mandadori credit/Ebet Roberts/Redferns
5 octobre 2005 : Vic Chesnutt au Hi Tone ©Getty - Mandadori credit/Ebet Roberts/Redferns
5 octobre 2005 : Vic Chesnutt au Hi Tone ©Getty - Mandadori credit/Ebet Roberts/Redferns
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Handicapé à la suite d’un accident de voiture, il incarne une forme singulière de folk-rock indé, ironique et tragique à la fois.

  • Aujourd’hui, 25 décembre, je voudrais vous parler de Vic Chesnutt, mort le 25 décembre 2009 à l’âge de quarante-cinq ans. 

Vic Chesnutt grandit à Zebulon, un trou perdu de Géorgie qui est la ville de ses parents adoptifs. À cinq ans, il écrit déjà des chansons, énivré par l'odeur de l'étui à guitare de son grand-père amateur de country. Il se passionne pour la trompette et la poésie et, dès qu’il a son permis, part dans de longues promenades en voiture, après avoir beaucoup bu. Il a dix-huit ans quand il sort de la route, est éjecté et atterri quelques dizaines de mètres plus loin sur le porche d’une maison. Le cou brisé, il est paralysé à vie. Après beaucoup de rééducation, il parvient à jouer en accords sur sa guitare.  
Il s’installe à Athens, ville universitaire où il chante régulièrement, tout seul, dans un petit club. Un soir, un client s’accroupit à côté de sa chaise roulante, le félicite, lui propose de le faire enregistrer. C'est Michael Stipe, le chanteur de REM. Vic Chesnutt a le pied à l'étrier.
Dès son premier album, en 1990, il développe de sereines méditations traversées par l'idée de la mort, mais avec une grâce aussi radieuse qu’ambiguë. Son désespoir farceur et son sens singulier de la formule sarcastique en font la coqueluche de la critique et d’un public rock lettré – après tout, comme il le dit, il est peut-être le seul natif du comté de Pike, en Géorgie, à être jamais venu à Paris, où il trouve enfin des fans avec qui il peut partager sa passion pour Erik Satie et le Douanier Rousseau. 

Nous écoutons : Prick, un titre de l’album The Salesman And Bernadette, en 1998 : Vic Chesnutt au sommet de son art de la dérision en clair-obscur. 

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