"Beethoven, l'âme singulière" : Vienne 1825-26 par Mildred Clary : Une archive de 1995 (25ème épisode)

"Beethoven, l'âme singulière", par Mildred Clary
"Beethoven, l'âme singulière", par Mildred Clary   ©Radio France - Guillaume Decalf
"Beethoven, l'âme singulière", par Mildred Clary ©Radio France - Guillaume Decalf
"Beethoven, l'âme singulière", par Mildred Clary ©Radio France - Guillaume Decalf
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En s’appuyant sur des documents, des témoignages et sur la correspondance de Beethoven, Mildred Clary nous raconte la vie de Ludwig van Beethoven dans un feuilleton de 26 épisodes. Bernard Fresson prête sa voix à Beethoven et Jean-Pierre Hané incarne les différents témoins de la vie du musicien.

‘’ Dans une petite auberge de Vienne, j’ai vu Beethoven dans les dernières années de sa vie, au cours de nombreuses soirées d’hiver. Il avait alors perdu complètement le sens de l’audition. Quand il entrait, tout le monde lui témoignait le plus grand respect.

C’était un home de taille moyenne, le corps très ramassé dont les cheveux gris exubérants comme une crinière, lui faisait vraiment une tête de lion. Les yeux perçants, intelligents, regardant sans cesse autour de lui, hésitant dans ses mouvements comme s’il marchait dans un rêve.

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Il entrait ainsi, s’installait devant son verre de bière, fumait une grande pipe, et fermait les yeux. Interpellé, ou plutôt appelé à grand cri par quelqu’un de sa connaissance, il ouvrait les paupières comme un aigle effrayé tiré de son sommeil, souriait tristement, tendait à l’interlocuteur un cahier de papier et un crayon qu’il tirait de la poche intérieure de son habit, lui ordonnait d’écrire ce qu’il avait à lui demander, avec cette voix perçante caractéristique de certains sourds. Puis, il écrivait la réponse tout de suite, aimablement, ou la donnait de vive voix. Quelquefois, il sortait un second carnet et il écrivait les yeux mi-clos. « Que peut-il bien écrire ? », demandais-je un jour à mon voisin Schubert, « Il compose », me répondit-il, « mais il écrit des mots, non de la musique, c’est sa manière habituelle, il note pour lui la suite des idées destinées à telle ou telle morceau, et y indique tout au plus quelques notes par-ci par-là. Il joue toujours très bien du piano, et quand on l’entend, on ne croirait pas qu’il n’entend pas, tant il joue avec pureté et avec sûreté. L’art est déjà devenu pour lui une science, il sait ce qu’il peut, et l’imagination obéit à sa réflexion inépuisable. » ‘’ 

Karl Johann Braun von Braunthal, 1827

Disques de légende
16 min
Le van Beethoven
59 min

Programmation musicale :

Ludwig van Beethoven
Quatuor n°12 en mi bémol majeur op 127 : 2ème mvt
Quatuor Alban Berg   

Ludwig van Beethoven
Quatuor n°15 en la mineur op 132 : 1er, 3ème, 4ème et 5 ème mvt
Quatuor Alban Berg   

Ludwig van Beethoven
6 Bagatelles op 126 (Extrait)
Alfred Brendel, piano   

Franz Schubert
Variations sur une mélodie française en mi mineur op 10 D 624
Duo Crommelynck, piano à 4 Mains   

Ludwig van Beethoven
Quatuor n°13 en si bémol majeur op 130 : 1er mvt
Quatuor Alban Berg   

Ludwig van Beethoven
Fugue op 134
Stephan  Möller, piano   

Ludwig van Beethoven
Quatuor n°13 en si bémol majeur op 130 : 5ème mvt
Quatuor Alban Berg   

Ludwig van Beethoven
Quatuor n°14 en ut dièse mineur op 131 : 1er, 6ème et 7ème mvt
Quatuor Alban Berg   

Ludwig van Beethoven
Variations Diabelli op 120 (Extraits)
Sviatoslav Richter, piano   

Ludwig van Beethoven
Quatuor n°13 en si bémol majeur op 130 : 6ème mvt
Quatuor Alban Berg   

Ludwig van Beethoven
Quatuor n°14 en ut dièse mineur op 131 : 2ème mvt
Quatuor Alban Berg