Bernard Herrmann et Mendelssohn dans "La mariée était en noir" de François Truffaut

La marche nuptiale de Mendelssohn est probablement le tube des mariages, à égalité avec celle de Wagner dans Lohengrin. Joué à l’orgue ou par un orchestre, c’est une mélodie qui nous fait tout de suite penser à l’amour, à l’union, aux robes blanches et aux jets de riz ou de fleurs sur le parvis d’une église ou d’une mairie… 

Ce thème est très important dans La Mariée était en noir, un film de 1968 de François Truffaut. Un film de vengeance dans lequel Jeanne Moreau joue le rôle d’une veuve qui a décidé de tuer un par un plusieurs hommes qui n’ont a priori aucun lien, ni avec elle, ni entre-eux… Des personnages incarnés par un casting en or : Michael Lonsdale mais aussi Michel Bouquet, Claude Rich, Charles Denner ou encore Daniel Boulanger et Jean-Claude Brialy… 

Après "Farenheit 451" (1966), "La mariée était en noir" est la deuxième collaboration de François Truffaut avec Bernard Herrmann, le compositeur phare des films de Hitchcock, un réalisateur qui a énormément inspiré Truffaut, notamment pour ce film à suspense. Pour écrire la bande originale de ces noces funèbres, Bernard Herrmann cite de manière plus ou moins explicite la marche nuptiale extraite du Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn.

Une citation assez sombre de la marche nuptiale de Mendelssohn. Au lieu d’être joué dans une tonalité majeure, ce thème passe en mineur et il annonce un horizon terrible pour tous les protagonistes du film. On retrouve également des motifs de cette marche dans toute la partition de Herrmann. Un chef-d'oeuvre !