

Ce soir, Arte vous propose de voir ou de revoir un grand western : Le Dernier train de Gun Hill de John Sturges. L'occasion de d'écouter la musique de Dimitri Tiomkin, un Ukrainien qui est devenu une figure du symphonisme hollywoodien.
S’il est un compositeur qui mériterait qu’on tourne un film sur sa vie : c’est bien Dimitri Tiomkin. Ce compositeur né en 1894 à Krementchouk, une ville située en plein coeur de l’Ukraine, alors sous domination russe. Génie précoce, il intègre le Conservatoire de Saint Petersbourg où il suit les cours de Felix Blumenfeld et d’Alexandre Glazounov aux côtés de Dmitri Chostakovitch et du turbulent Sergeï Prokofiev ! Contrairement à ses camarades, il ne fera pas carrière en Russie car peu de temps après la révolution bolchévique de 1917 il s’installe à Berlin puis à Hollywood où il devient le spécialiste des bandes originales de Western ! Au revoir les cosaques, bonjour les cow-boys !
Détenteur de pas moins de quatre Oscars durant sa carrière qui s’étale des années trente aux années soixante-dix, Dmitri Tiomkin a collaboré avec des réalisateurs prestigieux tels qu’Alfred Hitchcock, Howard Hawks, Frank Capra ou encore Fred Zinneman, le réalisateur du film Le Train Sifflera trois fois avec Grace Kelly Lee Van Cleef et Gary Cooper. Un film où l’on retrouve la ballade Do not Forsake Me, Oscar de la meilleure chanson originale en 1952 et probablement la composition la plus célèbre de Dmitri Tiomkin.
Les partitions de Dmitri Tiomkin incarne ce que l’on a coutume d’appeler le Symphonisme Hollywoodien. Un style musical qui fait appel comme son nom l’indique à un orchestre typique de la fin du 19e siècle. On dit parfois que John Williams est l’héritier de ce style musical incarné à partir des années trente par des exilés européens tels que Max Steiner, Erich Korngold Alfred Newman ou Tiomkin dans le film le Dernier train de Gun Hill.
On a coutume de définir le symphonisme hollywoodien par la synchronicitié quasiment systématique des actions et de la musique. En clair, la musique mime l’action, elle possède aussi des accents, des sonorités de timbre, des phrases musicales et des harmonies qui rappelle des pages de grands symphonistes européens tels que Richard Strauss ou Wagner !
Lors d’une cérémonie des Oscars en 1955, Dmitri Tiomkin a très clairement rappelé tout ce que les compositeurs de l’âge d’or d’Hollywood doivent à leurs collègues du passé : « Mesdames et messieurs, comme je travaille dans cette ville depuis vingt-cinq ans, j'aimerais exprimer ma reconnaissance à des gens très importants qui ont fait mon succès auprès de mes collègues dans cette ville. Je voudrais remercier Johannes Brahms, Johann Strauss, Richard Strauss, Beethoven, Mozart, George Gershwin, Jerome Kern, Wagner, Tchaikovsky, Rimsky-Korsakov. Merci. »
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