"Drunk", l’alcool et la création musicale

Drunk de Thomas Vinterberg, un film qui évoque notamment les liens entre l'alcool et la création.
Drunk de Thomas Vinterberg, un film qui évoque notamment les liens entre l'alcool et la création.  - Zentropa Entertainments
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Depuis mercredi dernier, les nouveaux films cohabitent avec des titres sortis avant le deuxième confinement. Parmi ces derniers figure Drunk de Thomas Vinterberg, un film qui questionne notamment les liens entre la création musicale et la consommation d'alcool...

Drunk, le dernier film de Thomas Vinterberg raconte l’histoire de quatre professeurs d’un lycée danois. Quatre amis d’une quarantaine d’années qui s’ennuient et qui n’arrivent plus à communiquer avec leurs élèves. Pour retrouver le goût à la vie et reprendre confiance en eux, ils décident de vivre alcoolisé en expérimentant une théorie d’un psychologue norvégien qui dit ceci : l’humain est en pleine possession de ses moyens avec 0,5g d’alcool dans le sang. Les jours passent et les professeurs sont en pleine euphorie. Celui qui enseigne la musique a même l’impression que ses élèves chantent mieux lorsqu’il a bu.  

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Drunk propose une autre référence à la musique. Dans une belle séquence qui intervient au milieu du film, les quatre professeurs parlent d’un pianiste danois, Klaus Heerfodt qui était connu pour donner des récitals de piano en état d'ivresse. Ils évoquent aussi les penchants pour la boisson du compositeur russe Tchaikovsky en buvant eux-mêmes quelques rasades de vodka. L’un des professeurs met alors un disque sur la platine où l’on entend non pas du Tchaikovsky mais la Fantaisie en fa mineur de Schubert, l’une des pièces pour piano les plus ambitieuses de l’autrichien ! 

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Quant au pianiste, il ne s’agit pas de Klaus Heerfordt mais d’un hongrois Jenő Jandó, une étrange approximation qui nous rappelle quand même que Schubert était coutumier des tavernes viennoises et qu’il appréciait différents vins tels notamment le liquoreux malaga. Certaines de ses musiques peuvent même faire penser à quelques chants entonnés par des hommes sortant bras dessus bras dessous d’une soirée bien arrosée. C'est le cas de sa pièce Nachtgesang im Walde D.913 pour choeur d'homme et quatre cors. 

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La confusion entre Tchaikovsky et Schubert et entre les deux pianistes est probablement due au fait que les personnages sont alcoolisés... D’ailleurs Tchaikovsky intervient peu de temps après cette séquence ! De ce compositeur dépressif, qui s’était réfugié dans la musique et l’alcool, on peut tout de même entendre une oeuvre symphonique :  La Tempête, une fantaisie symphonique inspirée par la pièce de théâtre éponyme de Shakespeare.

Ces sombres vagues orchestrales annoncent la tempête à venir pour les professeurs. Au fur et à mesure du film, ils se rendent compte que, si à petite dose, l’alcool a peut-être inspiré des artistes c’est aussi lui qui a probablement tué Beethoven et Tchaikovsky et que la composition d'une oeuvre aussi monumentale et précise qu’une symphonie requiert plutôt une sacrée dose de concentration.

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