Les amours classiques d'Elton John

Si vous avez vu le biopic Rocket Man sorti en 2019 vous vous souvenez peut-être de cette scène où le petit Reginald Kenneth Dwight âgé de trois ans attrape à la volée sur le piano familial les notes de la Valse des patineurs d’Emile Waldeutefel qui passe à la radio. Eh bien cette scène est vraie. Tout autant que celles où l’on peut voir Elton John entrer à la Royal Academy of Music de Londres à 11 ans. Il y a reçu une formation classique de haut niveau jusqu’à ses 15 ans et aujourd’hui, il est le plus grand donateur de l’école. En septembre prochain, un programme international porté par lui verra même le jour au sein du prestigieux établissement !

Les cours de piano et surtout de chant choral furent une révélation pour Elton John. Seulement, avec ses mains qu’il jugeait trop petites et sa préférence pour le jeu de Ray Charles ou de Jerry Lee Lewis, Elton savait dès l’enfance qu’il ne ferait jamais carrière dans le classique. En revanche ses études lui permettent de rencontrer des musiciens qui l’accompagneront pendant toute sa carrière comme la harpiste Skaila Kanga ou Paul Buckmaster, l’arrangeur de ce Come down in time très debussyste ou encore de ces cordes à la Bartók qui ouvrent le titre Sixty Years On.

Elton John a beau se sentir plus proche d’un John Lennon que d’un Glenn Gould, il n’en demeure pas moins que sa pop et son jeu de pianiste a quelques points communs avec des classiques incontournables. Prenez le début de la chanson The Greatest Discovery : son violoncelle lyrique et ses arpèges de harpes ne vous font-ils pas penser au Cygne de Saint-Saëns ?

Des arpèges et un violoncelle vibrant que l’on retrouve aussi dans Your Song, le tube du second album d’Elton John, celui qui lancera sa carrière et l’un de ses plus classiques selon son auteur…